Pour la firme de notation Standard & Poor’s, les réassureurs mondiaux patinent sur une mince couche de glace.

Du côté de Moody’s, on dit plutôt que la hausse de la tarification limitera les pertes du secteur. La pandémie de la COVID-19 fera toutefois en sorte que les marges bénéficiaires des réassureurs seront faibles en 2020.

Dans un rapport intitulé Reinsurers report coronavirus losses as hurricane season looms, les analystes de Moody’s rappellent que les profits en baisse des réassureurs au premier trimestre de 2020 sont avant tout attribuables à leurs pertes en investissement. Même si ce ne sont que des pertes sur papier, ces pertes ont eu un impact sur leurs résultats financiers. La reprise des marchés devrait ainsi les aider en ce sens.

« Bien que le secteur ait une position forte de capital, les réassureurs font face à certaines incertitudes. Celles-ci se poursuivront pendant quelques trimestres, tout dépendant de la durée et de la sévérité du ralentissement économique, de la saison des ouragans et des bas taux d’intérêts », disent ses analystes.

Une pandémie gérable

Les réassureurs devraient toutefois être en mesure de faire face aux pertes qui découleront de la pandémie, avance Moody’s, et ce, que ces pertes proviennent d’annulations d’évènements ou d’interruption des affaires. La firme de notation estime d’ailleurs ces pertes à 3,1 milliards de dollars (G$), ajoutant neuf points au ratio combiné de l’Industrie, qui s’est chiffré à 102,7 %.

Les analystes de Moody’s disent s’attendre à ce que les réclamations en interruption des affaires se fassent plus nombreuses au cours des prochains mois, particulièrement au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Asie/Océanie, notamment au Japon et en Australie. Une hausse des litiges judicaires est aussi à prévoir face à cette question, indique Moody’s.

Les réassureurs ont augmenté les tarifs de leur traité de réassurance en janvier et en avril. Il devrait en être de même pour les traités arrivant à échéance en juillet, estiment les analystes de Moody’s. D’ailleurs, certains traités de catastrophes ont vu leur taux être augmenté de 10 % à 30 % aux États-Unis en avril. Des hausses ont aussi été observées pour les traités en responsabilité.

« On s’attend à ce que ce mouvement à la hausse se poursuive », indique les analystes de Moody’s. Ceux-ci la justifient par une hausse probable des couts liés aux réclamations qui devront être tranchées par un tribunal à la suite de la pandémie.