Equisoft et Universal Conversion Technologies (UCT) ont mandaté l’association professionnelle LIMRA pour sonder les assureurs et évaluer leur niveau de préparation à l’intelligence artificielle (IA). L’objectif est de permettre aux assureurs d’évaluer leur préparation en matière de données et de prioriser leurs investissements dans la modernisation de ces dernières. Les résultats de cette enquête dépeignent un secteur à l’aube d’un progrès technologique sans précédent.
Intitulé Assessing Data Readiness for AI in the Life Insurance Industry, les auteurs du rapport révèlent que 78 % des répondants à l’échelle mondiale estiment que la préparation des données constitue le principal défi pour tirer de la valeur des systèmes d’IA. Par ailleurs, 46 % des répondants déclarent ne pas être prêts à déployer l’IA. Les défis les plus importants concernent la gouvernance des données, la littératie en matière de données et l’intégrité des données, des domaines qui nécessitent encore des améliorations significatives partout dans le monde.
« Les données sont la pierre angulaire de tout ce qu’un assureur fait aujourd’hui et fera demain. Cependant, les assureurs ne sont pas nécessairement prêts pour l’IA, car ils n’ont pas encore adopté une vision globale de leurs pratiques en matière de données. La qualité et l’intégrité des données demeurent des travaux en cours », explique Mike Allee, président de UCT.
« Les assureurs ont bien progressé dans la construction de leur infrastructure de données et commencent à aligner leur stratégie de données avec leurs objectifs d’affaires. Toutefois, beaucoup n’ont pas encore exploité le plein potentiel de l’IA, car leurs pratiques en matière de données ne sont pas encore parfaitement alignées avec leur stratégie d’IA et restent immatures. Il est impossible d’être prêt pour l’IA si l’on n’est pas également prêt sur le plan des données. »
Le Canada obtient le plus faible score
Les auteurs évaluent plusieurs aspects : l’alignement organisationnel, l’infrastructure, la collecte et l’intégration des données, la qualité et l’intégrité des données ainsi que la gouvernance et les capacités analytiques. Le Canada a obtenu le score régional le plus bas, avec un écart d’un point par rapport à la moyenne. L’infrastructure a été identifiée comme la dimension la plus forte au pays, tandis que la collecte et l’intégration des données figurent parmi les domaines nécessitant des améliorations.
L’enquête a recueilli les réponses de 11 assureurs au Canada, soit le plus grand nombre parmi les pays sondés, suivis par neuf aux États-Unis et huit en Australie. Au Canada, 73 % des entreprises sondées ont été considérées comme avancées, contre 27 % considérées comme en voie de maturation.
« Des données de haute qualité constituent le fondement de toute initiative en IA. Sans cela, les résultats des systèmes d’IA seront fondamentalement erronés », souligne Kartik Sakthivel, vice-président et chef des technologies de l’information chez LIMRA et LOMA.
L’apprentissage automatique au premier plan
Selon l’étude, 87 % des répondants à l’échelle mondiale utilisent déjà l’IA sous une forme ou une autre. « L’apprentissage automatique est la technologie d’IA la plus largement adoptée, et une croissance rapide est attendue pour le traitement du langage naturel et les modèles de langage avancés », précisent les auteurs du rapport.
La gouvernance des données demeure toutefois un enjeu majeur. « Beaucoup signalent que des lignes directrices ont été créées, mais que leur adoption et la responsabilisation restent faibles. Cela représente une occasion évidente de progrès à l’échelle mondiale », indiquent-ils.
Les assureurs ayant déjà mis en œuvre l’IA rencontrent des défis liés à la mise à l’échelle de leurs projets et aux hypothèses erronées formulées lors de la planification.
« Les assureurs n’ont pas besoin d’être convaincus du potentiel énorme de l’IA pour générer des gains d’efficacité », écrivent les chercheurs. « Nous sommes convaincus qu’établir une base de données solide pour soutenir les technologies émergentes et à venir est une priorité critique et largement partagée », indiquent-ils.