Croix Bleue du Québec et de l’Ontario veut se poser comme solution pour les propriétaires de PME qui croient ne pas avoir les moyens d’offrir un programme d’assurance collective à leurs employés.

Jean-Gaston Baudart

L’assureur leur offre depuis peu de mettre en place un tel régime sans qu’il leur en coute un sou via PlanPME. Ce sont les employés qui se paient alors leur propre protection d’avantages sociaux.

Est-ce une couverture d’assurance collective ? Non, car chaque adhérent gère sa couverture, ce qui en fait de l’assurance individuelle, a expliqué Jean-Gaston Baudart, directeur régional des ventes, assurance individuelle, en entrevue au Portail de l’assurance. Toutefois, en approchant les PME ainsi, l’assureur mise sur le fait qu’il comble un besoin non desservi du côté collectif.

Deux marchés visés

M. Baudart dit que Croix Bleue cible deux marchés avec PlanPME. Tout d’abord, celui des petites PME qui n’offrent pas de couverture d’assurance collective. Puis, vient celui des entreprises qui subissent de fortes augmentations et qui décident de laisser tomber le plan d’avantages sociaux qu’ils offrent.

« Quand on pose la question aux PME qui n’offrent pas de programmes d’assurance collective, c’est pour une préoccupation de couts. C’est justifié, car un employeur qui décide d’offrir une assurance collective à ses employés doit payer au minimum 25 % de la couverture de sa poche. Parfois, des entrepreneurs se ramassent avec de mauvaises surprises et des augmentations importantes lors du renouvellement. C’est l’imprévisibilité des coûts qui fait peur », dit-il.

Quant à celle aux prises avec de fortes augmentations, on ne parle pas d’augmentation de 8 % à 10 % comme pour un régime normal. On parle plus de 40 % à 50 %, voire même 150 % à 200 % dans les pires cas.

« Le but de PlanPME n’est pas de remplacer l’assurance collective, il y a toutefois des circonstances où cette couverture s’avère très dispendieuse. Les primes d’assurance santé complémentaire peuvent devenir un fardeau. Une prime familiale de 300 $ par mois pour un employé qui gagne 30 000 $ à 40 000 $ par année, ce n’est plus un avantage pour lui. C’est pourquoi on veut se positionner comme alternative à ces situations », dit M. Baudart.

La conception du produit

Avec FlexBleu, Croix Bleue offre déjà des garanties individuelles en matière d’assurance. PlanPME se fait ainsi le miroir d’une assurance collective, mais sur une base individuelle, explique M. Baudart.

« Les contrats du Plan PME sont individuels et à souscription simplifiée. Par sa forme, il est comparable aux garanties offertes dans un régime d’assurance collective, avec une combinaison de protection telle que, l’assurance salaire, l’assurance maladie complémentaire et l’assurance vie. »

Autre distinction par rapport à l’assurance collective, PlanPME n’offre aucune couverture en ce qui a trait aux médicaments. L’adhérent devient alors couvert via le régime public de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

M. Baudart dit aussi se distinguer de ses concurrents qui peuvent offrir des choses similaires, mais via des contrats séparés pour chaque garantie. Chez Croix Bleue, le contrat de la personne qui y souscrit peut inclure jusqu’à 25 garanties.

« Ça nous permet d’avoir un ensemble de garanties comparables à une garantie collective sur un seul et même contrat. Le PlanPME permet aux employés de modeler leurs garanties en fonction de leurs besoins », précise M. Baudart.

Autre avantage pour une PME, ce ne sont pas tous les employés qui sont obligés d’y adhérer, au contraire de l’assurance collective qui doit être implantée pour tout le monde. Il n’y a pas cette obligation du côté de PlanPME. Croix Bleue exige qu’un minimum de trois employés y adhèrent pour mettre le programme en place. Croix Bleue y accepte aussi les entreprises familiales, qui ne peuvent généralement pas bénéficier d’une couverture collective.

Comparable au RVER ?

PlanPME peut-il être comparé au Régime volontaire d’épargne retraite (RVER), que les entreprises québécoises doivent mettre en place, mais sans l’obligation d’y cotiser elles-mêmes ? Oui, convient M. Baudart. La seule différence est qu’il n’y a pas d’obligation législative à mettre un tel régime collectif en place comme en investissement, mais l’esprit des deux approches se rejoignent, dit-il.

« Il y a un marché immense qui est non assuré, non couvert et où les entreprises n’offrent pas d’avantages sociaux vu l’imprévisibilité des couts. Ce ne sont pas tous les employeurs qui ont le budget pour mettre un régime d’assurance collective en place. Avec PlanPME, on permet aux entrepreneurs de donner accès à cette couverture. Aucune contribution n’est requise de la part de l’employeur et l’adhésion est facultative pour les employés. Chaque employé possède son contrat. Ils peuvent le quitter en cours de route, augmenter ou réduire leurs garanties ou encore le conserver s’il change d’employeur, car les contrats sont à renouvellement garanti », dit M. Baudart.

PlanPME vise avant tout les conseillers financiers ayant une clientèle d’entrepreneurs en assurance individuelle, mais Croix Bleue cible aussi les conseillers en assurance collective. « Nous voulons nous positionner auprès des conseillers comme une alternative à l’assurance collective traditionnelle. Quant aux conseillers qui n’ont pas leur certification en assurance collective, ça leur permet d’aborder ce marché puisque les contrats sont individuels », dit M. Baudart.

Plan PME est disponible au Québec et en Ontario. Ce sont les deux provinces dans lesquelles est présente Croix Bleue du Québec et de l’Ontario.