Si la tarification s’est raffinée en assurance voyage, elle demeure essentiellement différente de celle qui a cours en assurance vie. Elle s’effectue par l’entremise de questionnaires médicaux. Le risque qu’un client oublie de mentionner une condition médicale ou interprète mal une question demeure présent.
« L’assurance voyage est souscrite au point de vente, à partir d’un questionnaire médical qui demande des choses comme l’âge et la durée du séjour, explique Martha Turnbull de RBC Assurances. Il est donc important de s’assurer que les clients comprennent bien les questions et de les encourager à appeler leur assureur pour des conseils ou passer voir leur médecin, avant de quitter. »

Le conseil prend ainsi toute son importance, souligne pour sa part Patrick Lavoie, vice-président markéting du cabinet d’assurance voyage Securiglobe. Le cabinet offre un service de référencement pour aider dans leur tâche les conseillers dont l’assurance voyage n’est pas le créneau principal. L’affaire marche fort.

« Nos lignes téléphoniques débordent en pleine période des snowbirds, a-t-il dit, lors de l’entrevue réalisée à la mi-aout. Les conseillers en sécurité financière et les courtiers d’assurance de dommages nous réfèrent leurs clients pour qu’ils puissent parler à un expert. Nos partenaires nous ont confié que cela leur avait permis d’aller chercher de nouveaux clients. »

Les conseils de qualité représentent un enjeu de taille. « Nous nous efforçons de trouver une compagnie qui couvrira la condition préexistante de leur client. Nous connaissons les divers scénarios de combinaison et de stabilité des conditions.

D’autres détails plus subtils doivent être regardés à la loupe. Par exemple, la définition de traitement médical sera différente d’un assureur à l’autre, explique M. Lavoie.

Si une erreur se glisse tout de même dans la proposition, il existe une solution qui fait tendance, croit Pierre Saddik, propriétaire de la firme de consultation Saddik International.
Travel Underwriter a ajouté, ces deux dernières années, deux options qui visent à protéger l’assuré en cas d’une nouvelle condition qui émergerait après sa proposition et en cas de condition instable, sauf au cours des 7 derniers jours, a rappelé M. Saddik. L’assuré doit être admissible à la police. La couverture maximale est de 150 000 $. « La surprime est de 10 % de la prime pour l’option de stabilité future. Elle est de 40 % pour l’option de stabilité garantie, qui inclut aussi l’option de stabilité future », a-t-il précisé.

La garantie de stabilité permet qu’une condition non déclarée, mais acceptable en vertu de la police, n'entraine qu’une hausse de la franchise, et non le refus, explique M. Saddik. Cette hausse atteindra 10 000 $. La police est donc perçue dans le marché comme « la police qui pardonne l’erreur ou l’omission, qu’elle soit volontaire ou non ».