Acheter une rente collective plutôt que gérer lui-même les placements dans son régime peut coûter en moyenne 10 % plus cher au promoteur, révèle une étude comparative réalisée par Manuvie Gestion de placements et publiée sur son site Web sous le titre Acheter des rentes ou garder la gestion du régime de retraite ? Rappelez-vous qu’il n’y a rien de gratuit en finance.
Dans son introduction, Manuvie Gestion de placements explique qu’un régime de retraite à prestations déterminées peut acheter une rente en payant une prime unique à un assureur, en retour d’un versement garanti qui couvre les prestations de retraite des participants inclus dans le contrat jusqu’à leur décès. Le promoteur du régime pourra utiliser les actifs du régime, et un montant d’argent additionnel au besoin. « L’objectif principal d’acheter des rentes est de transférer les risques d’investissement et de longévité de l’employeur à l’assureur », précise la filiale de placements de l’assureur Manuvie.
Paix d’esprit
L’étude de Manuvie parvient à sa conclusion par la comparaison de certains modèles d’utilisation de la rente avec les solutions de placements auxquelles peuvent recourir les promoteurs de régimes.
« Les rachats de rentes gagnent en popularité pour les régimes de retraite à prestations déterminées au Canada. Mais sont-ils la meilleure solution ou simplement un moyen pour les employeurs de gagner un peu de tranquillité d’esprit ? », interroge Emilie Paquet, responsable des initiatives stratégiques et de l’innovation au sein de l’équipe des solutions multiactifs de Manuvie, dans une note aux investisseurs.
L’assureur Manuvie n’est pas actif dans le marché des rentes collectives destinées et sécuriser les régimes de retraite à prestations déterminées. Celui-ci est occupé par des joueurs tels que BMO Assurance, Co-operators Vie, Desjardins Sécurité financière, Canada Vie, iA Groupe financier, RBC Assurance, Rentes Brookfield et Sun Life.
Propulsé par les taux d’intérêt
Le marché des rentes collectives destinées au risque de longévité et de placement affiche une croissance continue depuis plusieurs années, malgré un hiatus en 2020 en raison de la pandémie. Il a totalisé des ventes record de 7,8 milliards de dollars (G$) en 2022.
Emilie Paquet observe que le marché des rachats de rentes a été lent à gagner en popularité. Historiquement, les actifs du régime ne suffisaient pas à couvrir la prime unique de la rente de l’assureur, explique-t-elle. « Cependant, avec les récentes augmentations des taux d’intérêt, les régimes de retraite sont en meilleure santé et les décaissements supplémentaires sont généralement plus faibles qu’ils ne l’étaient il y a quelques années », constate Mme Paquet.
Tolérance au risque
La position enviable des régimes de retraite n’empêche pas que les rentes restent une option plus coûteuse que l’investissement, selon Manuvie Gestion de placements. Bien qu’un achat de rente puisse être préférable, nous pensons que pour certains promoteurs de régimes, il pourrait être financièrement plus avantageux de mettre en œuvre une solution d’investissement adaptée à leur propre tolérance au risque.
Pour illustrer son point de vue, Manuvie Gestions de placements évoque un scénario dans lequel le gestionnaire du régime constitue un portefeuille qui apparie les décaissements prévus au régime pour les retraités à un portefeuille de titres de croissance. Un gestionnaire de régime pleinement investi dans un tel portefeuille peut estimer qu’il lui en coûtera 10 % de moins qu’un achat de rente, soutient Manuvie.