Manuvie a mis en place un programme de gestion des opioïdes dans l’espoir de faire de la prévention et de l’intervention précoce envers ceux qui ont besoin de ces médicaments. Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de « transformer l’expérience de l’assurance collective au Canada », dont les détails ont été dévoilés hier par l’assureur.

« Le Canada connait actuellement une crise des opioïdes. Onze personnes décèdent chaque jour des suites d’une surdose. Il est important de disposer de solutions personnalisées, c’est pourquoi Manuvie a mis au point un programme de gestion de la consommation d’opioïdes en deux étapes misant sur la prévention et l’intervention précoce », explique l’assureur par voie de communiqué.

Deux étapes

La première étape du programme vise à s’assurer que les patients qui doivent entamer un traitement à base d’opioïdes ne disposent que de provisions à court terme.

La seconde consiste à encourager l’usage d’opioïdes à action de courte durée. « Ces deux étapes associées permettent une surveillance précoce des effets indésirables, de la tolérance au risque et de la dépendance, contribuant à réduire le risque de consommation chronique », soutient Manuvie.

« Dans le contexte actuel, nous pensons qu’il faut faire la promotion d’une utilisation responsable et sécuritaire des opioïdes, surtout auprès des personnes qui s’en font prescrire pour la première fois ou qui n’en consomment pas régulièrement, ajoute Richard Payette, président et chef de la direction de Manuvie Québec. Nous espérons notre approche holistique aidera nos clients à recouvrer leur santé rapidement et à diminuer le risque de développer une dépendance ou autre problème de santé causé par une consommation excessive de médicaments. Quand le nombre de participants qui ont besoin d’un traitement continu à long terme est moins élevé, les couts de leur régime d’assurance-médicaments et les couts potentiels de la prise en charge d’une dépendance diminuent également. »

Utiliser les gènes pour les médicaments

L’assureur a révélé travailler actuellement sur un programme utilisant les gènes pour déterminer la réaction de l’organisme d’une personne aux médicaments, en particulier ceux utilisés contre la dépression, la douleur ou l’anxiété.

Manuvie cite la « période frustrante d’essais de tâtonnements successifs » pour justifier ce programme. L’entreprise soulève que 50 % des médicaments finissent par ne plus être utilisés en raison d’effets secondaires désagréables.

Les résultats préliminaires du programme de Manuvie ont démontré que 51 % des ordonnances ont été modifiées (changement de posologie ou de médicament) après des tests génétiques. L’assureur dit poursuivre le programme pilote.

Des initiatives similaires ont été mises en place par d’autres assureurs, notamment avec le fournisseur BiogéniQ. C’est le cas de SSQ Assurance, qui a décidé d’offrir un test génétique à ses clients en assurance collective en invalidité en raison d’un diagnostic de dépression.

Cette pratique, nommée la pharmacogénomique, permet de sélectionner les médicaments compatibles avec les gènes du patient en étudiant son ADN directement.

Manuvie n’a pas dévoilé le nom de son fournisseur de pharmacogénomique.

Médecine en ligne

Les participants au régime d’assurance collective et d’avantages sociaux de Manuvie ont aussi désormais accès à une plateforme de soins de santé en ligne. Cette plateforme, de l’entreprise Akira Health, permet à un employé d’utiliser des outils de consultation médicale

Vitalité désormais offerte à tous les clients en collectif

Finalement, le programme Vitalité de Manuvie, qui encourage les participants à faire des activités santé, est désormais offert à tous les clients en avantages sociaux.

L’assureur en avait fait l’annonce en novembre 2018. Il avait aussi révélé avoir signé un engagement avec des leadeurs mondiaux pour contribuer à ce que 100 millions de personnes rehaussent leur niveau d’activité physique d’ici 2025.