Reinsurance Group of America (RGA) a publié une nouvelle note examinant les défis auxquels les assureurs sont confrontés lorsqu'ils souscrivent des polices pour des clients potentiels ayant des antécédents de troubles alimentaires (TA). 

L'étude révèle notamment que les personnes ayant des TA dans leur dossier médical pourraient encore représenter un risque d'assurance acceptable si elles gèrent leur condition de manière appropriée avec un traitement et des médicaments. 

La note, intitulée Beyond the Myths: Exploring the Complex Realities and Treatment Challenges of Eating Disorders, examine l'impact et le traitement des troubles alimentaires, y compris les changements récents dans les diagnostics, les comorbidités fréquentes et les perspectives de traitement et de rétablissement. 

Comorbidités psychiatriques 

Les auteurs du rapport soulignent que des comorbidités psychiatriques sont présentes chez 70 % des personnes atteintes de TA. Les obstacles à l'accès aux traitements, notent-ils également, sont particulièrement décourageants pour les hommes, les personnes de couleur, les individus lesbiennes, gais, bisexuels, trans, queer et autres (LGBTQ+) et ceux ayant une corpulence plus importante.  

Ils ajoutent que les intervenants lors d'un récent rassemblement de l’Organisation des Nations unies (ONU), organisé par la National Alliance for Eating Disorders, ont « relaté des cas de discrimination, de détournement cognitif (gaslighting) et de préjudices rencontrés à la fois dans l'accès aux soins de santé, les diagnostics appropriés et les traitements », écrivent-ils.  

« Ces défis s'étendent au monde de l'assurance. Les intervenants à la conférence de l'ONU ont appelé à des changements dans la manière dont les assureurs gèrent les conditions de santé mentale complexes comme les troubles alimentaires. Il reste une pratique courante d'exclure systématiquement les conditions de santé mentale », soulignent les auteurs. 

Taux de mortalité 

Les raisons invoquées par les assureurs sont également détaillées dans la note. Les taux de mortalité associés à l'anorexie et à la boulimie restent « alarmants », les personnes en traitement pour anorexie faisant face à un risque de mortalité plus de cinq fois supérieur à celui de la population générale. Les risques de mortalité liés à la boulimie sont moindres, mais ils restent environ deux fois plus élevés que les taux de la population en général. 

« Le trouble dépressif majeur est le trouble psychiatrique comorbide le plus fréquent avec les TA. La prévalence à vie de la dépression comorbide dans les TA est de 94 %. Pour une personne souffrant d'anorexie mentale, la mortalité est 18 fois plus élevée lorsque la dépression est présente. » 

Les auteurs du rapport examinent également l'évaluation, les plans de traitement et l'utilisation de techniques de thérapie intégrée pour améliorer les résultats des personnes atteintes de troubles alimentaires. 

« En raison de la forte prévalence des comorbidités avec les troubles alimentaires, les assureurs devraient certainement rechercher des preuves de ces comorbidités fréquentes, telles que la dépression, les troubles de la personnalité ou les troubles liés à l'abus de substances. Il est également important d'examiner à quel moment le TA est apparu dans la trajectoire de vie de la personne », concluent-ils.  

« Tout comme pour ceux qui sont diagnostiqués avec l'anxiété ou le trouble obsessionnel compulsif (TOC), les adolescents ou les jeunes adultes atteints de ces conditions peuvent se rétablir complètement. S'ils gèrent leur condition et, si recommandé, prennent des médicaments, ils pourraient finalement représenter un bon risque pour les assureurs. »