Le récent rapport Iniquités en matière d’accès et de recours aux produits pharmaceutiques de Statistique Canada montre qu’un adulte sur cinq au Canada dit ne pas avoir d’assurance couvrant le coût de ses médicaments. Plus précisément, 17 % des personnes sans assurance-médicaments ont répondu ne pas respecter leurs ordonnances de médicaments en raison des coûts. Il s’agit d’une proportion près de 2,5 fois plus élevée que celle qui est enregistrée chez les titulaires d’une assurance-médicaments.

Se basant sur une enquête menée en 2021 pour étudier l’accès et le recours aux produits pharmaceutiques selon la région et le groupe sociodémographique pendant la pandémie, Statistique Canada a constaté que la proportion de personnes à déclarer ne pas avoir d’assurance-médicaments variait considérablement d’une province à l’autre. Cette proportion va de 14 % des personnes interrogées en Nouvelle-Écosse, jusqu’à 26 % en Colombie-Britannique.

Sans surprise, les personnes âgées faisaient partie des personnes les plus susceptibles de se dire sans assurance-médicaments. Les immigrants et les personnes faisant partie d’un groupe racisé — soit d’une minorité visible définie par la Loi sur l’équité en matière d’emploi — étaient également beaucoup plus à répondre ne pas avoir d’assurance couvrant le coût de leurs médicaments d’ordonnance. Plus de 29 % des immigrants et des personnes faisant partie d’un groupe racisé interrogés n’avaient aucune couverture.

Dans l’ensemble, Statistique Canada a constaté que la consommation de médicaments d’ordonnance était plus faible chez les personnes sans assurance-médicaments. « Étant donné les coûts associés à la prise de médicaments d’ordonnance, le fait de ne pas avoir d’assurance-médicaments peut représenter un obstacle important en termes d’accès à la médication requise, écrivent-ils. Parmi les personnes ayant déclaré avoir un certain niveau de couverture d’assurance-médicaments en 2021, 70 % ont déclaré avoir pris ou s’être fait prescrire des médicaments au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, comparativement à une proportion de 56 % chez les personnes qui n’avaient pas d’assurance-médicaments. » 

En outre, près d’une personne sur cinq a affirmé que la pandémie avait eu des répercussions sur sa couverture d’ordonnance.

« Contrairement à tous les autres pays développés dotés d’un système de soins de santé universel, le Canada n’offre pas de couverture universelle pour les médicaments d’ordonnance », mentionne le rapport. Les auteurs ajoutent que la décision de mettre en place un régime d’assurance-médicaments universel a longtemps été débattue au pays. 

« Cette étude a mis en évidence les problèmes liés aux différents régimes provinciaux en cernant certaines des lacunes du système actuel », conclut le rapport, ajoutant que les prochaines études pourraient évaluer plus clairement la proportion de Canadiens qui bénéficient d’une couverture d’assurance.