Les consommateurs veulent plus de transparence concernant la façon dont leurs renseignements personnels sont utilisés et protégés. C’est ce qu’a révélé un récent sondage de Cisco

D’après le sondage 2022 sur la protection de la vie privée (Consumer Privacy Survey) mené par Cisco, les consommateurs sont généralement favorables à l’utilisation de l’intelligence artificielle, mais ont quand même quelques réserves à ce sujet : 65 % des répondants disent avoir perdu confiance dans des entreprises à cause de leur utilisation de l’intelligence artificielle bien qu’en théorie, 54 % se disent disposés à communiquer leurs données (anonymisées) pour améliorer les produits d’intelligence artificielle. 

Cisco suggère aux entreprises d’expliquer leurs pratiques en termes simples et de publier ces explications de sorte qu’elles soient faciles d’accès. D’ailleurs, 81 % des répondants au sondage sont d’avis que la façon dont une entreprise traite les renseignements personnels témoigne de son égard pour les clients. 

Sur les 2600 adultes de 12 pays qui ont répondu à cette quatrième édition du sondage, 76 % ont dit qu’ils ne feront pas affaire avec une entreprise à qui ils ne confieraient pas leurs données. De plus, 37 % des répondants ont déjà changé de fournisseur à cause de ses pratiques en matière de données.

Cisco constate une déconnexion entre les entreprises et les consommateurs. Tandis que 87 % des entreprises disent avoir des processus pour s’assurer que les décisions prises par l’intelligence artificielle sont conformes aux attentes des clients, 60 % des répondants s’inquiètent de la manière dont on utilise leurs renseignements personnels à ces fins. « Parmi les solutions possibles, les entreprises peuvent donner aux consommateurs le choix d’être exclus de l’application d’intelligence artificielle », suggère Cisco.

Le rapport présente également le degré de confiance pour chaque application : 48 % des répondants auraient moins confiance en une entreprise qui utiliserait l’intelligence artificielle pour sélectionner des candidats à convoquer à un entretien d’embauche; et 30 % auraient moins confiance si l’information servait à leur attribuer automatiquement un représentant commercial. 

En outre, plus de la moitié des répondants sont d’avis que le gouvernement devrait être le grand protecteur des données des consommateurs. « De nombreux consommateurs ne croient pas les entreprises assez responsables pour s’en occuper elles-mêmes », soulignent les chercheurs de Cisco, en ajoutant cependant que les personnes qui ont répondu au sondage connaissent peu les lois sur la protection de la vie privée. Parmi les répondants qui résident dans un pays qui a une telle loi, seulement 43 % sont au courant que cette loi existe.

Pour gagner la confiance des consommateurs, Cisco suggère aux entreprises de se conformer à toutes les lois applicables et de ne pas vendre de renseignements personnels. Elle leur recommande également d’éviter les atteintes à la protection des données et de permettre aux clients de régler leurs préférences en matière de vie privée. En outre, les entreprises ont intérêt à investir dans la transparence et à indiquer clairement les fins auxquelles les renseignements personnels de leurs clients sont utilisés.

Parmi les répondants au sondage, 43 % disent être « incapables de bien protéger leurs données ». « La principale raison (citée par 79 % d’entre eux) est qu’il est trop difficile de savoir et de comprendre la façon dont on utilise leurs données », peut-on lire dans le rapport.

Enfin, Cisco s’est intéressée à la localisation des données.

« Les gouvernements et les organisations continuent de demander des mesures pour protéger les données transférées à l’extérieur de leurs frontières. Ils sont de plus en plus nombreux à mettre en place des exigences de localisation, de telle sorte que les données doivent obligatoirement être stockées dans le pays où elles ont été recueillies », disent les chercheurs de Cisco, ajoutant que 78 % des répondants pensaient a priori que la localisation des données était une bonne idée. Au terme d’un autre sondage réalisé en 2022 (Data Privacy Benchmark Study), Cisco avait rapporté que ces exigences de localisation se traduisent par une hausse des frais d’exploitation considérable pour 88 % des organisations sondées. 

« Nous avons posé la même question, en supposant cette fois-ci que la localisation faisait augmenter le prix des produits et services, et les répondants étaient nettement moins favorables (41 % seulement). »