L’Institut national sur le vieillissement (NIA) a publié son Enquête 2024 sur le vieillissement au Canada auprès des Canadiens de plus de 50 ans afin d’évaluer les réalités changeantes du vieillissement au pays.
Dans la section sur la sécurité financière du rapport (le NIA examine également le bien-être social, la santé et les mesures d’indépendance), on constate que seulement un Canadien sur trois de plus de 50 ans affirme qu’il pourra prendre sa retraite au moment souhaité. Un Canadien sur quatre de plus de 50 ans a économisé moins de 5 000 $ pour la retraite.
Niveau de vie sous le seuil de la pauvreté
L’étude s’appuie également sur un indicateur relativement nouveau au Canada, l’indice de privation matérielle (IPM), élaboré par des chercheurs de Banques alimentaires Canada (cet indicateur est utilisé en Europe depuis des décennies). Il révèle que 22 % des personnes de plus de 50 ans vivent sous le seuil de pauvreté. Chez les personnes de plus de 65 ans, ce chiffre s’établit à 14 %.
La proportion de ceux qui déclarent que leur revenu est suffisant pour leur permettre d’épargner est passée de 33 % en 2023 à 39 % en 2024. La part de ceux qui disent que leur revenu est juste suffisant pour éviter de graves problèmes est de 36 % en 2024. À l’autre extrémité du spectre, la proportion de ceux qui disent éprouver de grandes difficultés financières est restée inchangée à 7 % depuis 2022.
« La plupart des Canadiens âgés de 50 ans et plus déclarent une stabilité ou une amélioration de leur bien-être financier, avec une capacité d’épargne accrue en 2024 par rapport à 2023 », indiquent les auteurs du rapport.
Ils ajoutent que 23 % des répondants affirment que leur revenu est insuffisant pour répondre à leurs besoins actuels ou à long terme. Les défis financiers sont plus fréquemment rapportés par les répondants âgés de 50 à 64 ans. Les personnes sans régimes de retraite en milieu de travail et celles déclarant une mauvaise ou une passable santé sont également plus susceptibles de faire face à des difficultés financières.
« Les femmes, les ménages d’une seule personne, les locataires et ceux ayant un niveau de scolarité plus faible sont également plus à risque de pauvreté », poursuivent-ils.
Par exemple, parmi les locataires, le taux de privation est de 38 %, contre 12 % chez les propriétaires.
Les chercheurs examinent les différentes sources de revenus accessibles aux personnes de plus de 65 ans, en expliquant leur fonctionnement. Ensemble, elles permettent de remplacer environ 40 % du revenu moyen avant la retraite.
« Ceux qui ne bénéficient d’aucun régime de retraite en milieu de travail sont beaucoup plus susceptibles de vivre dans la pauvreté (35 %) que ceux bénéficiant d’un régime de retraite en milieu de travail (12 %) ou d’un autre plan de retraite parrainé par un employeur (11 %) », indiquent-ils.
Hausse du coût de la vie
On traite également dans le rapport la question de l’abordabilité à la retraite. Parmi les répondants :
- 20 % déclarent ne pas pouvoir faire face à une dépense imprévue de 500 $;
- 16 % ne peuvent pas se permettre de soins dentaires réguliers;
- 16 % déclarent ne pas pouvoir dépenser une petite somme pour eux-mêmes chaque semaine.
« La hausse du coût de la vie (70 %) et la crainte d’épuiser leur épargne (48 %) sont les principales préoccupations financières des Canadiens de 50 ans et plus », précisent les auteurs.
Ensuite, 41 % des répondants expriment leur crainte d’une réduction des prestations gouvernementales.
Les Canadiens de plus de 80 ans sont les plus nombreux à déclarer que leur revenu est suffisant pour leur permettre d’épargner. En revanche, les Canadiens âgés de 50 à 64 ans sont nettement plus susceptibles d’être financièrement fragilisés ou en difficulté, en grande partie parce que plusieurs d’entre eux sont déjà à la retraite pour diverses raisons (santé, soutien au conjoint ou autres circonstances indépendantes de leur volonté), mais n’ont pas encore accès aux prestations de soutien au revenu disponibles pour les personnes plus âgées.
Différences régionales
Les résultats révèlent également des différences notables en matière de bien-être financier, tant sur le plan régional qu’en fonction de la taille des collectivités. Les résidents des régions rurales sont moins susceptibles de déclarer que leur revenu est suffisant pour épargner ou éviter les difficultés financières. Seulement 32 % des Canadiens de plus de 50 ans vivant en milieu rural l’affirment, contre 41 % de ceux vivant en ville ou en banlieue, et 42 % de ceux vivant dans des petites villes ou des villages.
Le Québec se démarque avec la plus forte proportion de répondants (46 %) déclarant avoir un revenu suffisant pour épargner. Dans les autres provinces, cette proportion varie entre 31 % et 39 %. Les auteurs analysent en détail certaines différences de politiques en vigueur dans la province.
« Les décideurs politiques à travers le Canada auraient avantage à examiner les facteurs à l’origine de ces écarts régionaux », soulignent-ils.