Dénigrer un collègue devant des témoins peut provoquer des conséquences imprévues. Pour avoir agi ainsi en dévalorisant un autre représentant en présence de clients, le dirigeant d’un cabinet vient de se faire rappeler à l’ordre par le comité de discipline de la Chambre de l’assurance

Le conseiller Stéphane Thibodeau (certificat no 132 494) a reconnu sa culpabilité au seul chef de la plainte portée à son endroit par la syndique adjointe de la Chambre de la sécurité financière (CSF). Le comité de discipline l’a condamné à une amende de 2 000 $. 

L’audience sur culpabilité et sanction s’est déroulée le 20 juin 2025. Le jugement a été rendu le 18 septembre, mais il n’a été rendu public que le 24 octobre dernier. 

Le manquement de l’intimé est proscrit par l’article 32 du Code de déontologie de la Chambre de la sécurité financière. Le comité ordonne la suspension conditionnelle des procédures à l’égard de l’autre disposition alléguée au soutien de la plainte.

L’intimé devra également payer les déboursés. La recommandation commune sur la sanction proposée par les parties a été retenue par le comité de discipline. 

Le contexte 

Au moment des faits, survenus à Saint-Jean-sur-Richelieu en septembre 2023, l’intimé est certifié en assurance de personnes et il occupe le poste de président de son cabinet. 

Le représentant mentionné dans la plainte travaille dans cette entreprise depuis février 2023. Il remet sa démission le 13 septembre 2023. L’intimé a communiqué avec des clients qui faisaient affaire avec ce représentant. En présence de certains clients, il « a tenu des propos dénigrants et dévalorisants » envers cet ex-employé. 

Ce dernier a déposé une plainte auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en novembre 2023. « De tels propos sont susceptibles d’affecter le lien de confiance entre les membres du public et le représentant, d’où cette interdiction », indique le comité. 

Même si ces griefs envers cette personne pouvaient être légitimes, la même interdiction existe. L’intimé a reconnu qu’il n’avait pas pris les bons moyens pour régler ces griefs. 

L’intimé n’a aucun antécédent disciplinaire dans une carrière d’une quarantaine d’années. Il a admis son manquement et a reconnu les faits à la première occasion.

Dans une décision rendue en 2022, citée dans la jurisprudence soumise dans la décision, une amende similaire avait été rendue lors d’une autre infraction reliée à l’article 32 du Code.