Peu de personnes ont une assurance pour leur bateau, leur motomarine, leur voilier ou toute autre embarcation marine. Pourtant, les accrochages de fond, tout comme les vols, surviennent fréquemment.
Il faut savoir qu’il n’est pas obligatoire de détenir une couverture d’assurance pour conduire un bateau au Québec, rappelle Marie-Ève Paquette, directrice chez APRIL Marine Canada. Il y a un manque de sensibilisation à cet égard, dit-elle.
Ayant analysé plusieurs études sur le sujet au fil des ans, elle estime que moins d’un plaisancier sur cinq a une assurance pour son bateau. Elle cite entre autres une enquête réalisée en 2016 par la National Marine Manufacturers Association Canada (NMMA), qui indique que 14 % des propriétaires de bateaux au Canada ont actuellement une assurance à cet effet. Ainsi, sur environ deux millions de propriétaires, environ 280 000 seraient assurés à l’heure actuelle, estime Mme Paquette.
« On va souvent entendre des gens dire qu’ils ont juste une petite chaloupe de pêche et que ça ne vaut pas la peine de l’assurer. Toutefois, la responsabilité civile a le même impact sur l’assuré. Si tu brises un quai, si tu blesses quelqu’un, c’est la même chose qu’en assurance automobile », affirme-t-elle.
La formation en cause ?
Les gens ne sont pas assurés, mais les accrochages de fond sont tout de même récurrents, explique Mme Paquette. Selon cette dernière, la formation en serait la cause. Elle souligne que même lorsqu’un propriétaire de bateau en achète un plus gros, il ne va pas chercher la formation nécessaire pour bien le conduire.
Pierre Duchesne, gestionnaire responsable des segments de véhicules de loisirs à La Capitale assurances générales, partage les points de vue de Marie-Ève Paquette. Il souligne qu’il est facile d’obtenir une carte sur Internet pour conduire un bateau.
Comment un assureur peut-il alors bien établir la prime d’un plaisancier ? « On se fie à l’expérience antérieure des gens », dit-il.
Il faut toutefois poser plusieurs questions pour bien cerner le risque. Depuis combien de temps possède-t-il un bateau ? Quelle est son expérience en matière de navigation de plaisance ? A-t-il une formation en navigation autre que la « carte bateau » ?
« Ça nous permet de mieux segmenter nos risques et d’ajuster la tarification, et donc d’avoir de meilleurs résultats », explique M. Duchesne.
D’ailleurs, la directrice d’APRIL Marine Canada, Marie-Ève Paquette, soutient que le nombre de sinistres est beaucoup plus élevé lors de la première année de navigation d’un assuré. La tendance se poursuit à la deuxième année, mais se stabilise à la troisième. « L’habitude de navigation vient jouer un rôle sur le montant des réclamations. »
14 %
Une enquête réalisée en 2016 par la National Marine Manufacturers Association Canada (NMMA) indique que 14 % des propriétaires de bateaux au Canada ont actuellement une assurance à cet effet, soit 280 000 personnes sur une possibilité de 2 000 000.
Le vol en hausse
Le deuxième sinistre qui revient le plus souvent est le vol. « Aussitôt que le bateau est sur une remorque qui n’est pas bien verrouillée, les chances de se le faire voler sont assez élevées », explique Pierre Duchesne.
Selon Freddy Marcantonio, vice-président, développement des affaires et distribution de Repérage Tag, la majorité des vols de bateaux se font principalement dans les mois d’octobre et novembre.
À La Capitale, explique Pierre Duchesne, on exige que la main de la remorque soit immobilisée avec un verrou conçu spécifiquement pour ce genre d’embarcation. C’est le cas pour les autres assureurs aussi, affirme Stéphane Taillon, courtier et vice-président du cabinet Taillon Assurances.
« Certains assureurs exigent des modèles de barrures en particuliers, d’autres non. Ça peut changer selon la valeur et le type d’embarcation. Ils peuvent l’exiger quand la remorque est accouplée au véhicule et peuvent aussi exiger, toujours selon la valeur et le type du bateau, que la main de la remorque soit soudée ou installée avec des écrous qui barrent », dit-il, en ajoutant que les assureurs peuvent exiger des systèmes de repérage ou des « écrous qui barrent sur les pieds de moteur ».
Au sujet des dispositifs de repérage sur les embarcations, des assouplissements ont été notés, dit Marie-Ève Paquette. « Ça a toujours été un problème. Toutefois, la concurrence et l’arrivée de nouveaux assureurs sur ce marché spécialisé au cours des dernières années nous ont forcés à revoir nos exigences en la matière », dit-elle.
Ces assouplissements et les prix qui étaient auparavant trop bas en raison de la concurrence viennent donc, comme dans plusieurs segments de marché en assurance, faire augmenter les primes. C’est particulièrement vrai pour les bateaux de haute valeur, affirme la directrice d’APRIL Marine Canada.