AssurExperts poursuivra son virage aux entreprises entrepris il y a trois ans avec l’embauche d’Hubert Brunet. La bannière souhaite aussi donner des moyens à ses cabinets membres pour augmenter leurs revenus nets. Par ailleurs, elle ouvrira son programme pour les véhicules récréatifs à l’ensemble des courtiers du Québec.Pierre Boisvert, président d’AssurExperts, dit que la bannière a dû prendre son temps pour mettre des choses en place en assurance aux entreprises, mais que ce virage a été bien accompli par ses cabinets membres, en 2012. « C’est notre département qui présente la plus forte croissance et il faut y mettre l’accent », dit-il.

M. Boisvert ne croit pas que c’est en tentant de regagner des parts de marché des mains des assureurs directs que les courtiers amélioreront leurs affaires. « Le vrai problème, c’est la diminution de la marge de profits des courtiers. Il est flagrant que le revenu net des courtiers est en diminution. Ce n’est pas accidentel et l’harmonisation des taxes est venue l’accentuer », dit-il.

Il donne en exemple la commission qu’un courtier perçoit après avoir assuré l’auto d’un couple. « En Ontario, le courtier retirera une prime de 500 $. Au Québec, il sera chanceux d’aller chercher 100 $. Les deux ont la même commission de 12,5 %, mais la prime est moins élevée au Québec. Pourtant, ils ont les mêmes dépenses. Il y a un manque à gagner chez nos courtiers. C’est un problème qu’on ne semble pas voir comme réseau. Notre rôle, en tant que bannière, est d’aider nos cabinets à augmenter leurs revenus, et ce, peu importe la direction que prennent les parts de marché », dit-il.

Le président d’AssurExperts dit avoir trouvé quelques avenues pour aider les courtiers à augmenter leur marge de profit. Il donne en exemple l’assureur L’Unique, qui, il y a quelques années, a ajouté dans sa facturation les honoraires que certains courtiers facturent à leurs clients.

« On a embarqué là-dedans il y a un an. On n’a pas perdu un seul client. On n’a pas eu un téléphone d’un client qui se demandait pourquoi son courtier lui facturait un honoraire. Deux assureurs importants s’apprêtent aussi à le faire », dit-il. M. Boisvert dit aussi observer que les courtiers les plus performants sont ceux qui facturent des honoraires à leurs clients. Autre outil donné aux courtiers membres de la bannière : mettre à leur disposition du capital de financement pour des primes en assurance des entreprises. « On s’efforce de leur donner des outils, qui leur permettent d’améliorer leur profit net, sans que le client soit réfractaire. On croit que ce financement de primes qu’on leur offre va les aider en ce sens », dit M. Boisvert.

L’an dernier, M. Boisvert avait confié au Journal de l’assurance qu’il voulait faire de sa bannière une organisation de vente. Ça demeure une préoccupation pour l’entreprise, dit-il.

AssurExperts organisera d’ailleurs deux colloques d’une journée dédiés à la vente et destinés à tout le personnel des cabinets membres de la bannière. L’un aura lieu en avril, l’autre, en septembre.

« On ne veut pas uniquement parler aux dirigeants, on veut aussi parler aux employés. On leur dit donc de venir avec une moitié de leur cabinet une journée et avec l’autre moitié à la seconde, pour ne pas vider leurs cabinets durant une pleine journée », dit M. Boisvert.

AssurExperts rendra son programme de véhicules récréatifs disponible à tous les courtiers de la province. « C’est la Cadillac du marché et nous avons Intact Assurance comme assureur derrière. On l’étend à tous les courtiers de la province et on leur donne 100 % de la commission régulière. Notre but est de doubler le volume de ce programme chaque année, pendant trois ans. Ça va aussi élargir notre gamme de courtiers. Pour nos courtiers membres, il y aura un avantage important. Puisque le volume du programme sera plus gros, la sinistralité de celui-ci va s’améliorer. Ils percevront ainsi une meilleure commission de contingence », dit M. Boisvert.