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Les changements climatiques provoquent de plus en plus d’événements météorologiques qui entraînent des sinistres coûteux. Avec leurs avenants de mesures préventives Wawanesa et Co-operators font un pas en avant vers la maison résiliente. 

C’est en mai 2022 que Wawanesa a lancé deux produits d’assurance pour encourager les assurés à rendre leurs propriétés plus résilientes face aux changements climatiques.

Ainsi, avec l’avenant Habitation résiliente, qui offre une garantie supplémentaire de 25 000 $, Wawanesa s’engage à défrayer le coût le plus élevé pour réparer ou remplacer un toit ou un revêtement extérieur avec des matériaux plus résilients en cas de perte .

Baldwin Diaz DaCosta

De la même manière, pour les assurés ayant souscrit à l’avenant Écoresponsable, l’assureur réparera ou remplacera les biens endommagés par des produits certifiés Energy Star et en utilisant des matériaux plus respectueux de l’environnement. Pour une prime annuelle de 35 $, l’assuré bénéficie d’une garantie supplémentaire de 35 000 $.

Wawanesa faisait valoir qu’en 2021, plus de 2,1 milliards de dollars avaient été versés par les assureurs à la suite de catastrophes naturelles attribuables aux changements climatiques.

« L’idée derrière ces avenants, c’était d’aider nos membres à se préparer davantage aux intempéries qui pourraient survenir », explique Baldwin Diaz Acosta, vice-président, région du Québec, au Portail de l’assurance. « On s’était demandé comment faire, à la suite d’un sinistre ou d’une intempérie, pour rendre nos membres plus résilients », ajoute-t-il.

M. Diaz Acosta a fait partie de l’équipe ayant développé ces deux avenants. « Ce sont les produits dont je suis le plus fier : des produits qui n’existaient pas dans le marché, mais qui répondaient aux besoins de nos membres. »

Pour des réparations plus efficaces

Patrick Décarie

Co-operators offre pour sa part gratuitement, et ce, à tous ses assurés résidentiels l’avenant SécurFutur depuis juin 2024 .

« On l’a vu, 2024 a été l’année la plus difficile au niveau des catastrophes naturelles », rappelle Patrick Décarie, vice-président régional de Co-operators pour le Québec.

L’an dernier, les dommages ont surtout été constatés dans des milieux urbains, ce qui a entraîné un plus grand nombre de réclamations et de dédommagements que les incendies de forêt de 2023. Ces derniers ont principalement ravagé des zones non habitées et non assurées.

Lors d’un sinistre, les assurés admissibles peuvent bénéficier d’un montant allant jusqu’à 3 000 $ pour moderniser leur toiture avec des matériaux plus résistants, mais aussi d’une somme de 1 000 $ servant à l’installation de mesures de prévention comme des pompes de puisard, des parasurtenseurs et des détecteurs d’eau. L’avenant prévoit aussi une autre enveloppe de 1 500 $ pour l’installation d’attaches anti-ouragans.

Le principe derrière l’avenant SécurFutur est d’empêcher de devoir réparer les mêmes parties d’une résidence lorsque celle-ci se trouve dans une zone où le même type d’intempérie se produit plus fréquemment.

« Par exemple, à Calgary, ils sont toujours touchés par des tempêtes de grêle, illustre M. Décarie. Si on répare un toit une année donnée, il est possible qu’une autre tempête de grêle frappe le secteur l’année suivante, et on devra procéder à la même réparation si on a remis de simples bardeaux. On n’aide pas vraiment en faisant ça. »

Les régimes d’assurance habitation de Co-operators couvrent d’ailleurs tous les sinistres causés par l’eau, qu’il s’agisse d’un ruissellement fluvial ou pluvial, les refoulements d’égout, les inondations ou les infiltrations d’eau.

« Notre avenant parle d’un dégât d’eau étendu, point, indique Patrick Décarie au Portail de l’assurance. Un moment donné, on s’est posé la question à savoir si on voulait vraiment traiter les dégâts d’eau à la carte. On a choisi d’avoir une seule protection, pour que ce soit suffisamment simple pour l’expliquer à un client pendant un tour d’ascenseur. »

Récompenser les propriétaires prévoyants

Pour être au-devant de Dame nature, Wawanesa travaille de concert avec l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques. L’organisme dispose d’énormément de données sur les changements climatiques et leurs impacts.

Les produits sont arrivés sur le marché il y a bientôt trois ans. Ils ont été bien accueillis par les courtiers, qui ont reçu des formations et de nombreux documents pour en connaître les détails et les présenter à leur clientèle.

« C’était innovateur à l’époque, et ça l’est encore aujourd’hui », souligne Baldwin Diaz Acosta, qui ne saurait dire si l’initiative de Wawanesa a été imitée par d’autres assureurs.

« Mais comme industrie, on voit les efforts de nos concurrents qui tentent de s’impliquer davantage dans tout ce qui concerne les changements climatiques », nuance-t-il.

Depuis trois ans, les courtiers d’assurance sont d’ailleurs beaucoup plus sensibilisés aux impacts des changements climatiques, tient-il à soulever.

« Il y a des choses qu’on recommande désormais aux propriétaires pour atténuer les risques, des conseils qu’on n’aurait pas pensé leur formuler avant, comme leur demander de comprendre l’historique du risque dans leur région pour savoir quelles mesures mettre en place. Est-ce que c’est l’eau ? Est-ce que c’est le vent ? », illustre M. Diaz Acosta.

Sans entrer dans les détails, M. Diaz Acosta a reconnu que « dépendamment des mesures qui ont été prises, il peut y avoir des impacts sur la prime pour les gens qui ont été prévoyants ».

C’est aussi le cas chez Co-operators, confirme M. Décarie. « On donne des rabais à nos assurés qui ont mis en place des mesures de prévention, souligne-t-il. C’est là qu’on est fiers de dire qu’on est une coopérative. »

« S’il y a un conseil que je voudrais donner aux gens, c’est de ne pas magasiner seulement une prime d’assurance, poursuit le vice-président. Demandez conseil à votre agent ou votre courtier pour connaître les inclusions et les exclusions de chaque police pour trouver celle qui vous protégera adéquatement. »

Des initiatives pour donner l’exemple

Pour joindre l’acte à la parole, Co-operators a opté pour un modèle d’exploitation circulaire dans son processus de réclamations. Ce faisant, la coopérative souhaite contribuer à réduire la quantité de déchets qui finissent au dépotoir.

L’assureur indique jeter environ 116 000 tonnes de déchets chaque année en raison des sinistres ; il mentionne également que 98 % des rebuts de l’industrie de l’assurance en Amérique du Nord finissent enfouis .

Ainsi, dans le cadre de son Programme de résilience et de développement durable, plusieurs pratiques ont été revues. Les cloisons sèches ayant été mouillées par de l’eau propre seront séchées par ventilateur pour éviter l’apparition de moisissure ; lorsque cela est possible, les meubles et articles en tissu sont nettoyés plutôt que jetés.

En outre, les déchets provenant des sinistres sont réacheminés à des organisations pouvant les revaloriser via le programme Laboratoire de transformation économique vers le zéro déchet. D’autres matériaux et articles encore de bonne qualité récupérés sur les sites peuvent également vendus par les magasins ReStore d’Habitat pour l’humanité pour en financer les projets de construction.

De son côté, Wawanesa s’implique aussi dans la lutte aux changements climatiques. Dans le cadre d’un programme de plantation d’arbres, établi il y a deux ans, quelque 7400 pousses ont été mises en terre par les employés.

« Ça a permis de réduire l’impact de nos émissions de carbone de 1100 tonnes de CO2 », avance Baldwin Diaz Acosta.

L’assureur a également lancé son programme Champions du climat, où deux millions de dollars sont investis annuellement pour soutenir des initiatives visant à rendre les communautés plus résilientes face aux aléas du climat.

Ces mesures, tout comme ses produits d’assurance, font partie de l’offre globale de services de Wawanesa.

« Comme pour nos produits, on a fait le choix de passer de simple curateur à la prévention des impacts des changements climatiques, souligne Baldwin Diaz Acosta. Comme industrie, il ne faut pas oublier que l’assurance est un service. Et le conseil et la prévention doivent faire partie de cette offre de services. »


Des protections pour les entreprises 

Jean-François Lussier

Il n’y a pas que les assurés résidentiels qui peuvent bénéficier d’un avenant assurant une reconstruction plus résiliente après un sinistre. 

Depuis fin 2024, Northbridge Assurance offre à sa clientèle corporative l’extension de garantie Ajustement pour critères écologiques y compris la reconstruction en mieux, et ce, sans frais, a précisé par courriel au Portail de l’assurance Jean-François Lussier, vice-président principal pour la région du Québec. 

L’extension absorbera l’augmentation des coûts de reconstruction liés à l’utilisation de matériaux plus résilients qui n’étaient pas inclus dans la garantie « valeur à neuf » de la police d’assurance initiale.

Elle couvre aussi le remplacement des équipements et appareils endommagés par des modèles plus écoénergétiques ou moins polluants. 

Le tout financera également la conception et la recertification des bâtiments qui étaient auparavant déclarés verts par le biais d’une certification Energy Star, WELL Building Standard ou encore Leadership in Energy and Environmental Design (LEED). 

 

Ce texte s'inscrit dans une série de cinq articles consacrés à la résilience des habitations face aux changements climatiques. Pour lire les autres :