Il n’y a pas que les grossistes en assurance de dommages qui se retrouvent avec un surplus de demandes de soumissions des courtiers vu le resserrement du marché en assurance des entreprises.

La bannière Intergroupe a confié au Portail de l’assurance vivre la même situation.

Son PDG Bernard Laporte se dit aux prises avec un beau problème à cet égard, affirmant qu’il est la bannière donnant l’accès au plus grand nombre d’assureurs au Québec. « Nous avons même des assureurs que l’on pourrait considérer comme plus exotiques. Il ne nous manque que Promutuel Assurances comme assureur majeur », a-t-il confié au Portail de l’assurance.

Cette variété d’assureurs dans le portefeuille de la bannière fait en sorte qu’elle manque de personnel pour traiter toutes les demandes. « Nous en traitons de 50 à 60 % », a-t-il révélé.

Édouard Laporte, directeur du markéting chez Intergroupe, ajoute que les courtiers, quand vient le temps de couvrir un risque, se tournent d’emblée vers leurs marchés principaux. S’ils ne trouvent rien de ce côté, ils se dirigent alors vers les marchés spécialisés.

« Si le courtier ne se prend pas 60 jours d’avance avant le renouvèlement du contrat de son client, ça peut être problématique. Nous essayons de les former aux appétits de nos assureurs, qui peuvent être changeants par surcroit », relate-t-il. Édouard Laporte ajoute que des cabinets se préoccupent de ces choses, mais que d’autres ne le font pas.

Un fléau qui perdure

« Nous obtenons aussi des soumissions incomplètes. Ça crée des goulots d’étranglement », précise-t-il.

Bernard Laporte ajoute que dans de tels cas, des suivis s’imposent. Bien souvent, les demandes de soumissions n’ont pas l’adresse du client ou encore son numéro de permis de conduire. « On parle alors d’assurance des particuliers, pas d’assurance des entreprises », fait-il remarquer, ajoutant que même en assurance des particuliers, il manque de l’information dans 50 % des demandes reçues.

Pour contrer ce problème, Intergroupe aimerait en venir à développer un système qui bloquerait les soumissions incomplètes. Pour le moment, ça reste un bazar, dit Bernard Laporte.

Comparant ce qui se fait au Québec par rapport à ce qui se fait dans le monde, il fait remarquer que les manufacturiers d’ici, qu’ils soient assureurs, grossistes ou bannières, ont tous élargi leur jardin pour augmenter leurs revenus.

« Une bannière, à la base, c’est un grossiste. Aux États-Unis, un MGA (acronyme anglais de managing general agent) fait du régulier et de l’irrégulier. Au Canada, c’est du non-standard. Bruno Rousset, PDG d’April, me faisait remarquer, lorsque j’y travaillais, que comme grossiste au Canada, j’étais la poubelle des assurances : on prenait ce que les autres ne voulaient pas. Aux États-Unis, les assureurs ne donnent pas de contrats directs à un courtier, à moins qu’il ait un très grand volume. Les courtiers doivent obligatoirement passer par un MGA. Au Canada, les assureurs donnent des contrats à tout le monde, ce qui fait en sorte que les courtiers comprennent mal notre rôle », dit Bernard Laporte.

Ce à quoi la bannière s’attaquera en se réinventant, dévoile M. Laporte.

En rappel : Intergroupe s’attaque aux rumeurs

Cet article est un Complément au magazine de l'édition de juin 2021 du Journal de l'assurance.