Alors que la hausse du cout des médicaments représente un défi pour les régimes d’assurance maladie, tant publics que privés, la Colombie-Britannique annonce étendre son programme de transition vers les médicaments biosimilaires, moins couteux.
Quelque 1 700 patients recevant le médicament biologique de référence Remicade dans le cadre de leur traitement pour la maladie de Crohn ou de la colite devront se voir prescrire l’un des deux biosimilaires de ce médicament, soit Inflectra ou Renflexis.
La transition devra se faire dans les six mois, avant le 5 mars 2020. Après cette date, la province ne remboursera tout bonnement plus le Remicade s’il est prescrit pour traiter l’une ou l’autre de ces maladies inflammatoires.
Un médicament couteux
« Depuis que le gouvernement fédéral a approuvé la vente de Remicade en 2001, la Colombie-Britannique a consacré plus de 671 millions de dollars à son financement », a dit Adrian Dix, ministre britannocolombien de la Santé, dans la foulée de cette annonce.
Le Remicade est un médicament très couteux. Il était même le plus couteux pour le régime d’assurance maladie du Québec, en 2016. Cette année-là, il comptait à lui seul pour 5,8 % des couts de médicaments dans la province. Bien que son biosimilaire Inflectra offrirait un traitement 30 % moins couteux, celui-ci n’arrive pas encore à s’imposer dans la province.
Déjà une transition en cours
Avant les personnes atteintes de la malade de Crohn et de la colite, d’autres groupes de patients britannocolombiens ont été touchés par l’implémentation du programme provincial visant à favoriser le recours aux biosimilaires.
En mai dernier, la Colombie-Britannique avait en effet annoncé que, pour recevoir un financement provincial, les patients atteints de spondylarthrite ankylosante, de diabète, de psoriasis en plaques, d’arthrite psoriasique ou d’arthrite rhumatoïde devraient être traités par des médicaments biosimilaires et non plus par des médicaments biologiques de référence.
Cette première transition, qui concerne environ 20 700 patients, doit là encore s’achever six mois après avoir été annoncée, soit avant le 25 novembre prochain.
Avec son programme de transition vers les biosimilaires, la première initiative du genre au Canada, le gouvernement de la Colombie-Britannique veut offrir des traitements « efficaces et surs » aux patients, tout en faisant des économies. « L’utilisation des biosimilaires nous permettra de réinvestir environ 96,6 millions de dollars dans les soins de santé au cours des trois prochaines années », a dit le ministre Dix.
Un médicament biosimilaire et son médicament biologique de référence peuvent être « très semblables, sans être identiques », explique Santé Canada, précisant cependant qu’on « ne s’attend à aucune différence clinique importante aux chapitres de l’efficacité et de l’innocuité ». Tous deux sont composés de cellules vivantes, contrairement à un médicament générique et son médicament de référence, qui sont composés de molécules chimiquement synthétisées.