L’assureur américain CNA souhaite apporter « une touche personnelle » au marché canadien. Et parce qu’il s’agit d’une stratégie à long terme, il ne fait pas de la croissance une obsession. Du moins, pas encore, ont confié des cadres de l’entreprise au Journal de l’assurance.Dean Grigoruk, Michael O’Connor et John Hennessy

Depuis le début 2015, CNA Canada propose l’ensemble de sa gamme de produits d’assurance spécialisée à ses clients canadiens sous la forme d’un guichet unique. Cette nouvelle stratégie globale vise avant tout à répondre aux besoins singuliers de ses clients multinationaux basés au pays.

La division des produits d’assurance spécialisée de CNA accepte des soumissions en matière de responsabilité professionnelle et de responsabilité des dirigeants. Les options de couvertures sont offertes en matière de soins de santé, responsabilité des administrateurs et des dirigeants, responsabilité liée à la technologie et aux télécommunications, responsabilité liée aux pratiques d’emploi, responsabilité fiduciaire, vol et détournements, et enfin, responsabilité professionnelle pour risques divers.

« Nous voulons apporter notre touche personnelle sur le marché canadien. En 2015, nous avons ainsi ajouté les risques spéciaux à nos programmes à destination des entreprises, souligne John Hennessy, nouveau président de CNA Canada, qui dirigeait auparavant les activités de l’assureur en Europe. Nous totalisons près de 3 milliards de dollars de primes dans le secteur des produits spécialisés en Europe et aux États-Unis. Aujourd’hui, nous apportons ces moyens au Canada ». CNA se déploie sur le marché canadien après avoir mis fin à un accord avec le Groupe Encon, qui avait cours depuis avril 2004. Par cette entente, CNA était liés avec d’autres assureurs internationaux, tels Temple Insurance, XL Reinsurance America et Lloyd’s. CNA ne pouvait alors déployer totalement son offre de produits d’assurance spécialisée au Canada.

« C’était comme participer à un combat de boxe avec un bras attaché dans le dos, poursuit M. Hennessy. Nous sommes désormais prêts à affronter la compétition la tête haute, avec une offre de produits complète à destination de nos courtiers et de nos clients. »

Pas un voyage dans l’inconnu

Pour Dean Grigoruk, vice-président responsable de la succursale de Montréal, CNA n’embarque pas pour autant dans un voyage dans l’inconnu. « Les courtiers nous connaissent. Il y a une évolution qui se fait puisque nous offrons désormais un guichet unique à nos courtiers, ainsi qu’à nos clients non seulement sur une base locale, mais aussi sur une base internationale, souligne-t-il. Les clients de CNA au Canada se sont habitués à nos services et produits. Car nous offrons plus qu’une simple police d’assurance, nous offrons une vraie expertise. Et quand tu es capable de démontrer une expertise dans un domaine, tu as déjà l’avantage. »

Quant aux objectifs de CNA, l’assureur souhaita avant tout s’investir dans une stratégie à long terme. Ses dirigeants ne s’attendent donc pas à une croissance soutenue dès les prochains mois.

« Nous recherchons à investir ce marché sur le long terme. Nous arrivons, car l’occasion s’est proposée à nous, mais ce n’est pas une stratégie d’un, deux ou trois ans, prévient Michael O’Connor, vice-président et chef de la sélection des risques, produits d’assurance spécialisée, chez CNA Canada. Nous ne recherchons pas la croissance à tout prix. Nous voulons offrir une proposition convaincante à nos courtiers, ainsi que plus de produits à nos clients. »

Le président de CNA Canada, John Hennessy est du même avis. « Une de nos motivations principales est de bâtir notre plateforme pour qu’elle dure. La pérennité est la clé. Nous travaillerons avec nos collègues de Londres, de Chicago et de New York pour être certains de proposer l’offre la plus complète qui soit à nos clients canadiens », explique-t-il.

CNA vise une croissance, précise tout de même M. Hennessy. « Nos plans visent la croissance. Elle viendra, mais ce n’est pas une obsession. Nous voulons bien faire les choses avant tout », dit-il.