Définir l’appétit pour le risque chez l’assureur est un exercice délicat, reconnait Marthe Lacroix, vice-présidente principale aux affaires financières, immobilières et infrastructures à La Capitale. Chaque entreprise doit définir ses valeurs, incluant le besoin de garantir la pérennité de l’entreprise, et établir sa planification stratégique de manière prudente.

« Nous avons verbalisé ce que représente cet appétit pour le risque avec la direction, de même qu’avec le conseil d’administration. Le même exercice a été répété dans toutes les filiales », dit-elle.

Pour Jean-François Lafond, directeur principal, gestion de risques en assurances au Groupe Desjardins, la direction de l’assureur doit se poser la question théorique concernant l’ampleur des sommes qu’elle est prête à perdre pour réaliser tel objectif de son plan de développement. Pour y arriver, il faut faire la nomenclature des divers risques.

« Il faut déterminer lesquels on désire ne jamais prendre, quels sont ceux qu’on accepte de couvrir, etc. Cela teinte le comportement de l’entreprise », dit-il.

En considérant la volatilité normale des affaires, l’assureur doit déterminer s’il est prêt à perdre de l’argent dans tel segment une fois aux 10, 20 ou 50 années. En matière de gestion du capital, il faut se montrer très prudent et les gestionnaires doivent mener les affaires dans le cadre d’un processus qui intègre l’ensemble des besoins, insiste-t-il.

M.  Lafond rappelle que le modèle de gestion de risque doit s’adapter à la taille de l’organisation et à la complexité des affaires menées par elle, comme le précise l’Autorité des marchés financiers dans sa ligne directrice. Il est donc possible d’aller en impartition pour certains mandats, mais il doit y avoir une fonction claire dont le titulaire rend des comptes à la direction de l’assureur.