(HR) Pour la première fois au Canada, un assureur de dommages veut se démutualiser. Le Groupe Economical en a fait la demande à ses titulaires de polices. S’ils acceptent, l’entreprise aura deux options : se privatiser ou se mettre en vente. Au Québec, Economical est présente par l’entremise de sa filiale La Missisquoi.

C’est le 26 mai prochain que les titulaires de polices d’Economical prendront la décision de démutualiser ou non la compagnie. « Nous croyons qu’il est dans le meilleur intérêt de la compagnie de se démutualiser, a dit Katherine Kipper, vice-présidente au marketing et aux communications du Groupe Economical, en entrevue au Journal de l’assurance. Nous avons connu une importante croissance au cours des dix dernières années. Si on ajoute à cela la consolidation de l’industrie, Economical doit aller chercher des capitaux supplémentaires pour croitre et demeurer compétitive. »

L’assureur aurait-il pu demander à ses titulaires de polices de seulement se privatiser? Non, répond Mme Kipper. L’assureur a mis en place un comité spécial, formé de membres de son conseil d’administration, qui en est venu à la conclusion que les deux options devaient être présentées aux titulaires de polices. Le comité spécial était assisté d’experts financiers de Blair Franklin Capital Partners et de conseillers légaux de Miller Thompson LLP dans sa démarche.

L’assureur voudrait aussi que le processus de démutualisation soit complété en 2011, mais ne peut fournir de date précise quant à sa finalisation. « Il faut comprendre que nous défrichons un nouveau terrain au Canada. Jamais auparavant un assureur de dommages n’a voulu se démutualiser. Plusieurs compagnies d’assurance de personnes l’ont fait. Toutefois, les deux secteurs sont très différents. Ce qui s’est fait en assurance de personnes est difficilement applicable pour nous », explique Mme Kipper.

Economical poursuit maintenant ses discussions avec le Bureau du surintendant des institutions financières pour voir comment la démutualisation pourrait se faire, si les titulaires de polices y donnent suite. L’assureur est aussi entré en contact avec le ministère des Finances du Canada à cet effet.