Un nombre sans précédent de victimes d’accident n’ont pas encore vu leurs réclamations être dûment traitées. Et faute d’indemnisation, nombre de ces victimes grièvement blessées demeurent sans accès à un traitement et à la réadaptation nécessaire. Voilà ce que dénonce FAIR, une association de victimes qui milite pour une réforme du système d’assurance automobile en Ontario et qui en appelle à la vérificatrice générale de la province pour qu’elle enquête sur le secteur.

photo_web_1290L’association s’appuie notamment sur les résultats d’une récente enquête de Statistique Canada sur les tribunaux civils (ETC) qui révèle qu'il y a présentement 61 063 cas liés à l'assurance automobiles en attente d’une audience devant la Cour supérieure de l'Ontario. De plus, selon le rapport du ministre des Finances sur le Système de règlement des différends (SRD) de l’assurance automobile en Ontario, il y avait en 2013 plus de 30 000 différends en attente à la Commission des services financiers de l'Ontario (CSFO).

FAIR cite également le rapport de la vérificatrice générale sur l'assurance automobile de 2011 qui montre que près de la moitié de l’ensemble des réclamations sont refusées par les assureurs de l’Ontario. Au cours d’une réclamation, les victimes seraient même forcées par leur assureur à assister à plusieurs examens médicaux. Les assureurs dépenseraient ainsi plus pour l'évaluation des dommages corporels que pour le traitement et la réhabilitation de la victime, selon les statistiques du Bureau d'assurance du Canada (BAC) avancées par l’association. De plus, ces examens médicaux seraient pratiqués sans contrôle et généralement effectuées par des « experts» médicaux redevables vis-à-vis de l'assureur qui les embauche. Autrement dit, leur avis médical serait plus que contestable.

Enfin, en plus de faire face à une crise personnelle, les victimes sont confrontées à l'embauche d'un représentant légal dans une province où le coût de la représentation juridique est le plus élevé au Canada. Selon FAIR, beaucoup de victimes doivent même se payer les services de plusieurs avocats au cours d'une réclamation.

Les conducteurs de l'Ontario paieraient donc les primes d’assurance automobile les plus élevées au Canada sans avoir la garantie d’être suffisamment bien pris en charge lors d’un accident.

FAIR dénonce donc l’attitude des législateurs, coupables d’écouter uniquement les revendications du Bureau d'assurance, et celle du gouvernement, responsable, à travers le projet de loi 15, des nombreux blocages qui privent les victimes d’un accès à des audiences justes et équitables. L’association ne manque pas non plus de blâmer les assureurs automobiles, coupables de faire des profits sans précédent sur le dos des victimes qu'ils refuseraient d’indemniser.