Pour un quatrième mois consécutif, l’Indice de santé mentale de Morneau Shepell est négatif.

Le Canada est 10 points en dessous du score de référence d’avant la pandémie établi par le fournisseur de solutions technologiques, qui est de 75. Ainsi, Morneau Shepell attribue au Canada le score de -10 pour le mois de juillet.

Le score négatif signifie que la santé mentale est affaiblie par rapport à la valeur de référence, qui tient compte des années 2017, 2018 et 2019, peut-on lire dans le rapport.

Les résultats du mois de juillet sont toutefois meilleurs que ceux du mois de juin, révèle l’entreprise. « Il y a cinq mois, la COVID-19 était déclarée pandémie mondiale et les Canadiens sont entrés dans une crise de santé mentale collective. Alors qu'un grand nombre d'entreprises, de services et de lieux publics ont rouvert et qu'un léger sentiment de normalité commence à émerger au pays, notre Indice de santé mentale montre qu'il faut du temps pour améliorer le bien-être mental. En plus de devoir redémarrer l'économie canadienne, il est important que les organisations et les gouvernements demeurent vigilants et continuent à favoriser la santé mentale », affirme Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell.

L’effet des débats sur le racisme systémique sur la santé mentale

Morneau Shepell soutient que les récents évènements survenus partout dans le monde par rapport au racisme systémique ont affecté la santé mentale des Canadiens depuis le mois de mai.

L’entreprise affirme que « 62 % des répondants qui se définissent comme étant noirs sont d'accord ou tout à fait d'accord avec le fait que le racisme est un problème dans leur milieu de travail, comparativement à 14 % des répondants qui se définissent comme étant blancs ».

« Le racisme systémique n'est pas un nouvel enjeu au Canada ou ailleurs dans le monde, mais bien des Canadiens viennent de s'ouvrir les yeux. Le dialogue qui s'est amorcé récemment est essentiel au changement social ainsi qu'au bien-être des personnes et des organisations. Faire l'objet de racisme est une expérience traumatisante et la capacité de le dénoncer en toute sécurité et de le résoudre est essentielle et favorisée dans nombre d'organisations. On commence à en voir les bienfaits et cela doit continuer », dit Paula Allen, première vice-présidente, recherche, analytique et innovation, chez Morneau Shepell.

Le score des répondants se définissant comme étant noirs a été de -17,7 en juillet, une augmentation de 0,9 point par rapport au mois passé. Il avait toutefois baissé de 1,8 point entre les mois de mai et de juin.

« Les scores des participants qui se définissent comme blancs montrent une amélioration soutenue sans la même détérioration en juin, ainsi qu'une augmentation de 1,2 point entre le mois de mai et le mois de juin et une augmentation de 1,8 point en juillet », indique le fournisseur.

« L’importance des relations stables »

Morneau Shepell a aussi indiqué dans son rapport que ceux dont les relations personnelles et professionnelles sont rendues tendues en raison de la pandémie de la COVID-19 ont obtenu un score plus faible.

L’entreprise soutient qu’en moyenne, si les relations se sont empirées au travail, le score était de -23,9. Si ce sont les relations professionnelles qui sont devenues plus tendues, le score moyen était de -27,7.

« Les effets sociaux de la COVID-19 se font sentir d'un océan à l'autre, puisque la distanciation physique et l'isolement font que les Canadiens ont envie d'interactions humaines », soutient Morneau Shepell, qui affirme que « les données montrent l'importance des relations stables pour la santé mentale ».

Point positif toutefois : tous les « scores secondaires » mesurés par Morneau Shepell ont augmenté par rapport aux mois précédents.

La situation des travailleurs en assurance

La santé mentale des employés du secteur de l’assurance et des services financiers s’améliore, mais reste négative, révèle aussi l’Indice de santé mentale de Morneau Shepell. Le score de l’industrie s’est établi à -10,7.

Le mois dernier, l’indice était à -12,3 pour les employés du secteur de l’assurance et des services financiers.

Ainsi, il a augmenté de 1,6 point, le classant au 5e rang parmi les autres secteurs économiques à ce niveau. Les « services immobiliers, de location et de location à bail » étaient en première position, avec une amélioration de 3,8.