Des embâcles plus fréquents sur les rivières L’Assomption, Matane, Matapédia et Mistassini pourraient entrainer une hausse importante des dommages causés par les inondations au cours des prochaines décennies, notamment en raison des changements climatiques, concluent des chercheurs de l’Université Laval.

Dans une étude publiée récemment dans la revue scientifique Water, ils mentionnent que d’ici 2070, l’augmentation pourrait être de l’ordre de 250 % pour la rivière Mistassini, de 75 % pour la rivière Matapédia, de 50 % pour la rivière Matane et de 20 % pour la rivière L’Assomption.

Les dommages résultant d’inondations provoquées par des embâcles pourraient augmenter en moyenne de 30 % sur les 7 rivières étudiées.

Les chercheurs prévoient que les dommages causés par les inondations devraient demeurer stables sur les rivières Chaudière et Saint-François, alors qu’ils pourraient diminuer d’environ 50 % sur la rivière Châteauguay.

Une étude inédite

L’étude menée par Benoit Turcotte sous la direction du professeur Brian Morse, de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval, est la première à décrire l’évolution du risque d’embâcles sur des rivières du Québec en réponse aux changements climatiques. Elle a été réalisée à partir de simulations des débâcles hivernales et printanières pour une période allant de 1972 à 2000.

Les chercheurs ont ensuite réalisé leurs projections pour une période allant de 2042 à 2070 à l’aide de modèles empiriques de formation d’embâcles, de prévisions climatiques élaborées par le consortium Ouranos et de projections hydrologiques du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec. La valeur des dommages a été calculée à partir des indemnités versées entre 1991 et 2014 par le ministère de la Sécurité publique du Québec.

Pour M. Morse, cette étude constitue un outil de travail qui donne un premier aperçu de ce qui pourrait se produire au cours des prochaines années. « Nos résultats aideront les responsables des MRC et des ministères à mieux se préparer. Notre modèle peut être adapté pour prédire ce qui se produira sur d’autres rivières, à condition d’avoir des données aussi fiables que celles dont nous disposions », conclut le chercheur.