Des données préliminaires émergent quant à l’impact économique des inondations qui ont sévi en Europe au cours des derniers jours, et ce, particulièrement en Allemagne.
Dans son rapport hebdomadaire sur les catastrophes naturelles, Aon rapporte des chiffres du German Insurance Association, qui estiment que la facture des assureurs de l’endroit devrait être entre quatre et cinq milliards de dollars. Et encore, ce montant est loin d’être définitif, des données de deux régions administratives allemandes doivent y être ajoutées.
Cela ne représente toutefois qu’une partie des dommages économiques. Cette association estime à 54 % les dommages couverts par l’assurance, ceux-ci variant énormément d’une région à l’autre.
La firme de notation Fitch estime quant à elle que les dégâts causés par ces crues devraient hausser de cinq points de pourcentage le ratio combiné des assureurs allemands. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’Allemagne est aux prises avec de vastes crues, rappellent les analystes de Fitch. Des inondations survenues en 2002, 2007 et 2013 avaient généré des réclamations respectives de 10,9, 6,2 et 9,3 milliards d’euros. Le ratio combiné des assureurs allemands avait alors été de 105,5 % en 2002, 94,5 % en 2007 et 99,2 % en 2013.
Des inondations historiquement peu assurées
Aon a aussi analysé l’impact d’inondations majeures survenues en Europe au fil des ans. Son constat : la situation pourrait être bien pire pour les assureurs, car les inondations demeurent un péril peu couvert par les assureurs, comme le démontre le tableau suivant :
Aon fait aussi remarquer que ce tableau des pertes historiques en Europe montre que certains pays européens ont une meilleure pénétration des couvertures d’assurance inondations que les autres. Le Royaume-Uni et l’Allemagne font ainsi meilleure figure à cet égard.
« Les inondations de juillet 2021 sont une continuation de ce qui a été l’une des périodes de six semaines les plus couteuses en Europe pour le secteur de l’assurance. Une série de tempêtes convectives sévères (SCS) à la fin juin — du 17 au 25 juin et du 28 au 30 juin — a déjà entrainé une perte assurée combinée de 4,5 milliards de dollars. La perte économique globale était encore plus élevée, à près de 6,5 milliards de dollars. Cela équivaut à la période de deux semaines de SCS la plus couteuse jamais enregistrée pour ce type de péril pour le secteur européen de l’assurance », peut-on lire dans le rapport hebdomadaire d’Aon.
L’Allemagne n’a d’ailleurs pas été le seul pays touché, fait valoir Aon, rappelant que la plupart des dommages étaient dus à la grêle, aux tornades et aux crues éclair en Allemagne, en Suisse, France, Autriche et République tchèque. « 2021 pourrait être l’une des années les plus couteuses jamais enregistrées pour l’industrie de l’assurance en Allemagne », dit aussi le rapport.
Bilan mondial : où est le Canada ?
La semaine qui vient de passer a été marquée par de nombreuses catastrophes naturelles. L’édition du bilan hebdomadaire sur les catastrophes naturelles d’Aon datant du 16 juillet faisait 15 pages. Celle du 23 juillet en fait 43.
Une grande partie de cette édition est consacrée aux inondations survenues en Europe, mais aussi aux feux de forêt qui dévastent les États-Unis. Quant au Canada, même si de nombreux hectares brulent, Aon n’en fait pas mention, portant plutôt son attention sur d’autres séismes qui ont causé plus de dégâts matériels au cours de la dernière semaine.
Même la tornade ayant touchée Barrie en Ontario n’y figure pas. Il est donc encore difficile de fournir des estimations quant à l’impact économique des divers évènements météorologiques touchant le Canada cet été.
Parmi les autres catastrophes ayant retenu l’attention d’Aon, notons :
- Les pluies torrentielles ayant touché la région métropolitaine de Zhengzhou en Chine ;
- le typhon Cempaka qui a touché terre au sud de la Chine ;
- de sévères inondations ayant touché la Nouvelle-Zélande ;
- des inondations survenues en Indonésie, à Oman, aux États-Unis, en Inde, en Turquie, au Pakistan, au Tadjikistan et au Yémen.