Intact Corporation financière a investi une somme d’argent non divulguée dans une start-up américaine nommée Metromile. Celle-ci se spécialise dans le développement d’applications en assurance automobile.

Metromile propose aux Américains de sept états de payer leur assurance automobile en fonction du millage qu’ils font. Le client de Metromile installe un module de télématique dans le port OBD de sa voiture. Le module interagit avec son téléphone intelligent.

Dans une vidéo promotionnelle, la start-up dit facturer un cout mensuel de 35 $ à ses clients, accompagner d’un tarif de 5 sous par mille parcouru. L’entreprise dit faire économiser 500 $ en moyenne annuellement à ses clients sur leur prime d’assurance automobile.

Karim Hirji, vice-président senior, international et partenariats d’entreprises, souligne qu’Intact regarde de près l’évolution technologique en lien avec les préférences des consommateurs. C’est dans cet esprit que l’assureur a créé le Intact Lab, a-t-il rappelé en entrevue au Journal de l’assurance.

« Nous voulons être au diapason de ce qui se passe en matière de transformation numérique. On suit de près ce qui se passe sur le marché, notamment sur Internet. Quand on réalise un investissement comme celui de Metromile, nous regardons différents aspects. Dans ce cas-ci, nous voulions en savoir plus sur leur modèle de tarification qui s’ajuste au risque. Comme ils veulent prendre de l’expansion aux États-Unis, on y a vu quelque chose qui pouvait nous intéresser », dit-il.

Metromile avait deux attraits pour Intact, dit M. Hirji. Le premier était de voir de quelle façon elle avait abordé l’industrie de l’assurance avec son offre. La seconde est sa capacité à développer des applications mobiles, que M. Hirji qualifie de « formidables ».

Intact n’a pas dévoilé le montant investi dans Metromile, ni s’il y avait une participation majoritaire ou minoritaire. M. Hirji a toutefois précisé que c’est à la demande des dirigeants de Metromile que cette divulgation n’a pas été faite. « Compte tenu de la taille d’Intact, ce n’est pas un investissement substantiel pour nous », dit-il.

Déployer des capitaux dans certains pays

Il faut s’attendre à ce qu’Intact réalise d’autres investissements du genre dans le futur du côté international. C’est le second investissement de ce type que fait l’assureur. À l’été 2014, il avait investi dans un réseau de distribution au Brésil.

« Nous regardions pour déployer des capitaux dans une poignée de pays. Nous croyons que nous y trouverons des occasions d’investissement intéressantes. On regarde les occasions qui se présentent, mais aussi les partenariats que nous pourrions développer », dit M. Hirji.

Responsable du choix des investissements effectués à l’international, M. Hirji dit ne pas avoir d’enveloppe monétaire préétablie pour réaliser des investissements. Ainsi, il n’a pas à investir un montant maximum ou minimum. Chaque occasion est traitée comme un investissement à part entière, dit-il.

Metromile a signé un partenariat avec le système de covoiturage urbain Uber… tout comme Intact en a un au Canada. Doit-on s’attendre à des synergies entre ces entreprises? Pas nécessairement, répond M. Hirji. « Metromile veut étendre sa présence aux États-Unis. Ils n’ont pas l’intention de percer au Canada à court terme », a-t-il ajouté.


Intact profitera de la « superfragmentation » du courtage

Charles Brindamour, chef de la direction d’Intact Corporation financière, affirme que 2016 sera une bonne année pour réaliser des acquisitions de distribution. Ce qu’il appelle la « superfragmentation » du courtage au Canada offrira son lot d’occasions, dit-il.

« Nous sommes partenaires de 50 entrepreneurs, où nous avons des parts de capital-actions, et avec lesquels nous pouvons consolider. BrokerLink est aussi un consolidateur. Quant à notre empreinte pour trouver des occasions, elle ne peut être meilleure. Les retours sur ces transactions ont été très bons pour nous. Nous mettrons autant de capitaux qu’il le faut pour trouver les bonnes occasions », dit-il.

Louis Marcotte, chef des finances (CFO) d’Intact, a ajouté que c’est une bonne chose qu’Intact soit actif sur ce front d’un point de vue financier. « Les courtiers bougent. Certains retirent ce qu’ils transigent. C’est un bon environnement dans lequel opérer. C’est difficile de faire des prédictions spécifiques, mais le courtage est un environnement positif pour la consolidation », dit-il.