Comme plusieurs autres entreprises, les services de garde ont perdu des revenus découlant de la fermeture de leurs portes liées à la pandémie de la COVID-19.

Même s’ils sont rouverts leurs portes le 1er juin, la perte de revenus liée à cette interruption des affaires a fait mal à plusieurs propriétaires de services de garde non subventionnés, dits privés. Car comme pour les autres entreprises, l’interruption des affaires nécessite un dommage matériel pour qu’une réclamation soit valide. Ce qui n’est pas le cas de la pandémie de la COVID-19.

Or, le cabinet de courtage Andrée Bernier et Filles offre une solution qui pourrait couvrir la perte de revenu occasionnée par l’absence des enfants qui fréquentaient un service de garde en période de crise, advenant qu'un cas soit déclaré positif pour une maladie infectieuse et que le service de garde ne puisse plus opérer. Le Portail de l’assurance s’est entretenu avec sa vice-présidente Caroline Lepage à ce propos.

« Si, par exemple, le service de garde reçoit 3 enfants en période de crise, l’indemnité reçue sera basée sur ce qu’il aurait gagné s’il n’y avait pas eu de cas de COVID-19. Le service de garde recevra donc une compensation pour les trois enfants absents et non pour les 80 qui sont là en temps normal. Ça n’a rien à voir avec la perte de revenu à 100 % », précise Mme Lepage.

À l’heure actuelle, les réclamations pour cette couverture ont été reportées et sont toujours en examen. « Je m’attends qu’il y ait énormément d’éducation à faire auprès des assurés pour leur expliquer cette couverture supplémentaire », dit Mme Lepage.

Une crise au mauvais moment

Au même titre que les PME,  les garderies représentent un risque financier  pour les assureurs. La pandémie de COVID-19 arrive en période de resserrement de marché. Un marché dans lequel les assureurs se retiraient déjà, soutient-elle.

« J’ai peur pour les nouvelles affaires, notamment pour les garderies privées non subventionnées. Les assureurs en sont moins friands. J’ai peur que certaines ferment leur portes, à moyen terme malgré le soutien financier de la part du Ministère de la famille et de l’enfance », ajoute-t-elle.

Mme Lepage s’attend à ce que les assureurs revoient ou ajustent leur libellé dans un avenir proche. « Il faut qu’il y ait une exclusion claire des pandémies, des maladies infectieuses ou des maladies virulentes et que ce soit écrit noir sur blanc, pour éliminer les ambiguïtés », dit-elle.

Reprise des affaires après plus de deux mois d’arrêt

Plusieurs entreprises doivent mettre la clé sous la porte, tandis que d’autres se battent pour rester en activité malgré les dettes qui s'accumulent.

À l’instar des garderies subventionnées par l’état, les garderies privées non subventionnées ont encaissé un coup dur pour le portefeuille, allant même jusqu’à menacer leur subsistance, craignait l’Association des garderies non subventionnées en installation (AGNSI), au début de la tourmente.

Contrairement aux services de garde reconnus qui ont reçu 100 % de leurs subventions et 100 % du revenu des parents, les garderies non subventionnées ont vu leurs revenus fondre comme neige au soleil. De la mi-mars au début avril, les garderies non subventionnées ont reçu 41 $ par jour par place au permis, alors qu’elles faisaient partie des services d’urgence. Après leur fermeture, le 6 avril, l’allocation a été réduite à 5,95 $ par place, avant d’être augmentée à 10,10 $ dans la semaine du 11 mai, soit lors de la réouverture des zones froides.

Depuis le 11 mai, tous les services de garde, y compris les garderies non subventionnées et le milieu familial reconnu et non reconnu, ouvrent progressivement dans l’ensemble des régions du Québec, à l’exception de ceux sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et de la municipalité régionale de comté (MRC) de Joliette.

Le réseau des services de garde non subventionnés doit rouvrir progressivement le 1er juin dans les zones chaudes et atteindre de 30 % à 50 % de capacité. La semaine suivante, soit celle du 8 juin, les services de garde situés à l’extérieur de la CMM et de la MRC de Joliette devraient commencer la phase 3 du dé confinement et atteindre 75 % de capacité.