Selon une étude menée conjointement par le groupe Levia et le CIRANO pour Desjardins Assurances, les dépenses de santé moyennes par individu sont 75 % plus élevées pour les personnes souffrant d’insomnie sévère ou modérée. Elles s’élèvent en moyenne à 1 323 $, contre 757 $ pour les personnes qui ne souffrent pas d’insomnie.

Quant aux personnes souffrant d’apnée obstructive du sommeil non diagnostiquée (soit entre 2 et 10% de la population adulte), elles coûtent entre 2 700 $ et 3 300 $ de plus en frais de santé que la moyenne.

Au sein de l’entreprise, une personne souffrant de problèmes de sommeil coûte ainsi 3,3 fois plus cher à son employeur, alors qu’une personne souffrant d’un syndrome d’insomnie coûte jusqu’à 12,3 fois plus cher à l’entreprise (en coûts directs et indirects) qu’un bon dormeur. Il est à noter que plus de 95 % de ces coûts sont absorbés par l’entreprise car il s’agit le plus souvent de présentéisme et d’absentéisme.

Hausse du nombre d’accidents

Les problèmes de sommeil entraînent aussi des répercussions organisationnelles qui peuvent être de plusieurs ordres.

Outre les dépenses de santé plus élevées, les problèmes de sommeil génèrent de la fatigue additionnelle et seraient responsables de près de 20 % des accidents mortels de la route.

De plus, 3,9 % des accidents du travail sont attribuables à l’insomnie tandis que les accidents (autres que les accidents de la route) sont plus fréquents pour les personnes souffrant d’un syndrome d’insomnie (12,5 % comparativement à 6,4 % pour les bons dormeurs).

Présentéisme et absentéisme en hausse

Les problèmes de sommeil concernent aussi la productivité au sein même de l’entreprise. Ainsi, ils jouent un rôle sur le présentéisme, c’est-à-dire sur le fait qu’un employé soit présent sur son lieu de travail, mais qu’il ne soit pas en mesure d’accomplir ses tâches ou que le rythme ou la qualité de son travail soient moindres. Le présentéisme est ainsi de 2,8 jours par an pour les bons dormeurs, 6,2 jours pour les personnes présentant un symptôme d’insomnie et 27,6 jours pour les personnes souffrant du syndrome d’insomnie.

De la même manière, les troubles du sommeil peuvent être responsables de l’absentéisme des employés.  Il s’élève à 0,3 jour par an pour les bons dormeurs, 1,6 jour pour les personnes présentant un symptôme d’insomnie et 4,4 jours pour les personnes souffrant d’un syndrome d’insomnie.