Dans une webémission dédiée à la gestion des risques des assureurs vie qui s’est déroulée le 9 juin 2021, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a dit qu’il aura particulièrement à l’œil les risques liés aux changements climatiques et à l’évolution rapide des technologies.
Fort de 70 mémoires reçus au terme d’une consultation sur le risque climatique, le BSIF pourra mieux orienter ses efforts prudentiels, a dit lors de son allocution Stewart McIlwraith, directeur principal du secteur de la surveillance des sociétés d’assurance du BSIF. « Nous continuons d’analyser les commentaires et prévoyons de publier les principales constatations en septembre », a-t-il ajouté.
Quantifier le risque climatique
M. McIlwraith révèle qu’à l’analyse des mémoires, la quantification des répercussions du risque climatique demeure un sujet d’intérêt pour beaucoup. Un regard sur les commentaires révèle de son côté l’importance de tenir compte à la fois de la situation internationale et du contexte canadien, en matière de risque climatique.
« Ces thèmes ne sont pas surprenants, mais le contenu et la qualité des mémoires ont démontré un désir d’action et d’une plus grande clarté sur la mise en œuvre des mesures de lutte contre les changements climatiques et l’amélioration de l’évaluation et de la transparence entourant ces mesures », a rapporté le directeur principal de la surveillance des assureurs.
Le BSIF s’est également dit mieux éclairé par les résultats de la consultation quant à sa contribution à des travaux internationaux, dont ceux du Sustainable Insurance Forum (SIF). Le SIF regroupe 30 membres issus du secteur de la réglementation, dont le BSIF. Ils représentent une part de 92 % du marché mondial de l’assurance.
Systèmes vulnérables aux cybermenaces
Durant son allocution, Stewart McIlwraith a loué l’apport de la technologie qui a permis à plusieurs de poursuivre leurs activités en dépit des perturbations de la pandémie de la COVID-19. Il s’inquiète en revanche d’une exposition accrue aux cybermenaces, aux pannes de système et aux atteintes à la vie privée.
« La combinaison de cet environnement avec des systèmes anciens et désuets peut accroître davantage les vulnérabilités. Ces risques peuvent rapidement nuire à la confiance placée dans une institution et peut-être à ses résultats financiers », prévient M. McIlwraith.
De nombreux arrangements de sous-traitance viennent accentuer le problème en élevant le degré de complexité opérationnelle, ajoute-t-il. « Ils peuvent venir compliquer davantage le traitement des interruptions de service et des menaces possibles. » Le BSIF dit faire une priorité de l’environnement opérationnel des assureurs.
De bas taux encore longtemps
L’économie s’ajoute à ses préoccupations. « Tout au long de la pandémie, les banques centrales ont maintenu les taux d’intérêt à un bas niveau, ce qui a une incidence claire sur les revenus de placement des assureurs. Les assureurs ont été et seront probablement obligés de continuer à gérer le faible niveau des taux d’intérêt pendant encore longtemps », a dit Stewart McIlwraith, directeur principal du secteur de la surveillance des sociétés d’assurance du BSIF.
COVID-19 influence la mortalité
M. McIlwraith signale que le secteur des rentes a pu jusqu’à maintenant compenser les conséquences de la COVID-19 sur la mortalité en assurance vie, mais cet équilibre pourrait éventuellement se rompre. « L’impact financier pour les assureurs d’une mortalité plus élevée a été jusqu’ici gérable pour la population assurée. Toutefois, l’ampleur et la gravité des répercussions à long terme sur la santé et la mortalité pour ceux qui ont contracté la COVID‑19 sont incertaines. Les données sont rares et il est encore trop tôt pour dire si les problèmes de santé après avoir contracté le virus auront des répercussions importantes pour les assureurs. »
Une mortalité plus élevée oblige les assureurs à verser plus de prestations de décès que prévu. En revanche, ils ont à payer des rentes pendant une moins longue période, d’où un effet compensatoire.
IFRS 17 et capital réglementaire
M. McIlwraith a aussi discuté de l’entrée en vigueur le 1erjanvier 2023 de la norme internationale d’information financière sur les contrats d’assurance IFRS 17. Il a rappelé qu’IFRS 17 aura un impact sur les directives de capital réglementaire de tous les secteurs d’assurance. Le BSIF vient de lancer une consultation en ce sens.