Un rapport de Groupe Santé Medisys révèle que deux Canadiens sur trois utiliseraient des soins de santé virtuels s’ils étaient couverts par leur assurance collective. Or, seuls 9 % des employeurs canadiens en offrent.

Parmi les Canadiens les plus désireux d’accéder à des soins virtuels figurent 70 % des personnes qui vivent avec une maladie chronique, 69 % des parents et des aidants naturels et 67 % des milléniaux.

Selon le rapport du réseau pancanadien de cliniques régionales privées spécialisées dans les soins préventifs, plusieurs sont prêts à consentir des sacrifices pour accéder à des soins virtuels. Un Canadien sur trois serait prêt à les payer de sa poche et 71 % des Canadiens assurés en vertu d’un régime privé d’assurance collective renonceraient volontiers à certains de leurs avantages actuels.

Compresser la file

Toujours selon les statistiques avancées par Médisys, les soins virtuels permettraient en outre de soulager le réseau public de santé. Selon son rapport, les soins virtuels permettraient d’éviter 70 % des visites à l’urgence, sans qu’il y ait une incidence sur la qualité des soins. Le rapport souligne que 40 000 Canadiens se présentent à l’urgence chaque année « simplement pour renouveler leur ordonnance ».

Pendant ce temps, 20 % des Canadiens doivent patienter au moins sept jours avant d’obtenir une consultation avec leur médecin, et 61 % des médecins disent ne pas pouvoir offrir de rendez-vous d’urgence. De leur côté, 68 % des Canadiens ne se présentent pas à leur rendez-vous médical, entre autres parce que les longues attentes les irritent.

Cercle vicieux, les Canadiens qui n’ont pas de médecin de famille se tournent vers les cliniques bondées ou les services d’urgences pour des problèmes courants. Ils sont 4,5 millions de résidents canadiens dans cette situation, selon le rapport.

Avantages aux employeurs

Se fondant sur l’avis de spécialistes en technologie de la santé, Médisys croit que l’offre de soins virtuels dans les régimes privés est appelée à croitre rapidement, comme ils l’ont fait aux États-Unis, où maintenant près de la moitié des travailleurs y ont accès. 

Médisys croit aussi que les avantages sont indéniables pour les employeurs. « Les avantages financiers liés aux soins de santé virtuels représentent des économies annuelles de milliers de dollars par employé, surtout grâce à une réduction de l’absentéisme », énonce son rapport.

Le rapport signale que l’absentéisme des employés pour des raisons de santé entraine des pertes directes de revenus estimées à 16 milliards de dollars (G$) ou plus pour les employeurs, chaque année. Chaque personne prend de deux à six jours de congé par an pour des visites chez le médecin. Ce chiffre double pour ceux qui ont des enfants. « Chaque visite de cinq minutes demandant environ deux heures à l’extérieur du lieu de travail », ajoute-t-il.

Retour sur l’investissement

Après analyse des données recueillies auprès des utilisateurs de son service Medisys sur demande, la firme de santé préventive estime qu’une PME de 50 employés pourrait épargner de 18 000 $ à 43 000 $ (la fourchette maximum est atteinte lorsque tous les employés ont une famille), si elle intègre les soins virtuels à son régime collectif.

Medysis base ses calculs sur les hypothèses suivantes : 50 % des employés utiliseront les services de soins virtuels; les employés font en moyenne 7,5 visites médicales par année, alors qu’une visite chez le médecin nécessite en moyenne 3,5 heures; le salaire moyen des employés est de 65 000 $.

Toujours selon ces hypothèses, l’ajout des services de soins virtuels permettrait à une entreprise de taille moyenne (200 employés) d’économiser jusqu’à

174 000 $ annuellement, alors qu’une grande entreprise (750 employés) peut économiser jusqu’à 673 000 $ annuellement.

Empiètement sur la fin de semaine

L’absentéisme a un effet domino : de nombreux employés pensent devoir compenser leur absence en travaillant les soirs et les fins de semaine, dit le rapport. Cela peut grandement contribuer à l’apparition de problèmes découlant du stress, ajoute Medisys.

« De plus, on estime que 60 % de l’absentéisme est lié au stress et que le cout direct du stress pour les employeurs est environ de 600 $ par employé ou de 3,5 millions de dollars (M$) annuellement pour un gros employeur typique », peut-on lire dans le rapport.