De plus en plus d’Ontariens se disent conscients que la fraude à l’assurance fait augmenter leur facture d’assurance, révèle un sondage d’Aviva Canada. En outre, ils veulent que leur gouvernement prenne des mesures pour endiguer ce fléau.
Ainsi, 88 % des Ontariens sondés par Aviva croient que les ateliers de réparation automobile gonflent le cout des réparations, par rapport à 77 % en 2017. De plus, 86 % des Ontariens sondés sont d’avis que le gouvernement et les organismes d’application de la loi doivent mobiliser davantage de ressources pour enquêter sur les demandes frauduleuses et engager des poursuites contre les criminels, par rapport à 78 % en 2017.
Nouvelle donnée cette année sondée par Aviva : plus de 50 % des Ontariens croient qu’une demande d’indemnisation sur quatre est frauduleuse. L’an dernier, Aviva estimait à deux milliards de dollars le cout de la fraude à l’assurance au Canada.
Un PDG préoccupé
Dans les résultats présentant le sondage, Colm Holmes, PDG d’Aviva Canada, y affirme qu’il est temps d’enrayer le fléau de la fraude à l’assurance. « Des assurés et des fournisseurs de services malhonnêtes continuent de flouer les consommateurs. Nous faisons face à une forme de fraude à la fois grave et troublante, qui va jusqu’à la vente et l’établissement de polices d’assurance automobile frauduleuses. »
M. Holmes ajoute qu’il faut faire mieux pour les conducteurs honnêtes. « C’est dans cette optique qu’Aviva s’engage à lutter contre la fraude. Les conducteurs honnêtes paient des primes plus élevées pour couvrir le cout de la fraude. Ils en sont conscients. Nous aussi. »
Un combat qui doit devenir la norme et non un avantage concurrentiel
Le Journal de l'assurance a demandé à M. Holmes si les autres assureurs en faisaient assez en matière de prévention à la fraude en assurance, étant donné qu'Aviva Canada multiplie les initiatives et enquêtes en la matière depuis plusieurs années. Celui-ci a souligné qu'il ne pouvait parler de la vision de ses concurrents en la matière, mais a réitéré que sa compagnie continuerait à travailler avec le Bureau d'assurance du Canada, les autres assureurs et les divers intervenants du secteur public pour diminuer ce fléau.
« Le combat contre la fraude à l'assurance doit devenir une norme et non un élément qui nous différencie de la concurrence. Les consommateurs peuvent aussi faire leur part en la dénonçant à leur assureur ou à la police », a ajouté M. Holmes, dans un courriel envoyé au Journal de l'assurance.
Uniquement l’Ontario sondée
Pour la deuxième édition de son sondage, Aviva s’est concentrée uniquement sur la province de l’Ontario. L’assureur n’a pas sondé les Canadiens résidants hors de cette province.
C’est en Ontario que le problème de la fraude en assurance est le plus criant au Canada. Dans cette province, les assureurs privés assurent la partie des blessures corporelles, au contraire du Québec, où c’est le gouvernement qui s’en occupe via la Société d’assurance automobile du Québec.
Le sondage a été mené par Pollara Strategic Insights au moyen d’entrevues en ligne réalisées auprès de 1 500 Ontariens, âgés de 18 ans ou plus et titulaires d’une police d’assurance automobile. Les entrevues ont été menées du 15 au 24 octobre 2018. Les résultats sont jugés exacts dans une proportion de plus ou moins 2,5 %, dans 19 cas sur 20.
Quelques faits saillants du sondage d’Aviva
• 86 % des Ontariens sondés se prononcent en faveur de l’instauration de nouvelles mesures pour combattre la fraude.
• 82 % estiment que la hausse des primes d’assurance est causée par les demandes d’indemnisation frauduleuses (réparations automobiles, vols de voiture, dommages corporels).
• 73 % croient que la répression de la fraude à l’assurance entrainera une réduction de leur prime d’assurance automobile.
• 74 % des Ontariens sondés se prononcent en faveur de l’instauration de lois à l’échelle provinciale.
• 70 % sont d’avis que les compagnies d’assurance doivent mobiliser davantage de ressources pour lutter contre ce fléau. À ce titre, 60 % appuient la création d’une base de données électronique de prévention de la fraude à laquelle les clients pourront accéder à la suite d’un accident automobile :
o 72 % l’utiliseront pour chercher un atelier de réparation.
o 58 % l’utiliseront pour chercher un fournisseur de soins de santé pour le traitement des blessures subies.
• 59 % des Ontariens estiment que les compagnies d’assurance doivent investir dans un modèle de gestion de la fraude à l’assurance et fixer des sanctions et des amendes précises pour punir les coupables.
• 53 % estiment que le gouvernement, les compagnies d’assurance, les autres organismes engagés dans la lutte contre la fraude et la police ont le devoir d’avertir les consommateurs des stratagèmes frauduleux.
• 77 % sont d’avis que les compagnies d’assurance qui ont mis au jour des manœuvres frauduleuses doivent mettre cette information à disposition du public en temps réel.
Les moyens pour combattre la fraude
Aviva Canada compte des enquêteurs pour examiner les cas de fraude à l’assurance. L’assureur a aussi mis en place une ligne téléphonique joignable 24 heures par jour où les citoyens peuvent communiquer avec son service antifraude.
Aviva a aussi mené une enquête en caméra cachée nommée « Project Bumper » pour souligner l’ampleur de la fraude commise par les ateliers de réparation automobile et les conducteurs de dépanneuse en Ontario. C’était la deuxième du genre. La première, nommée « Projet Duffy », portait sur la fraude commise par des professionnels de la santé et une parajuriste.
Aviva a aussi permis aux forces policières de mettre à jour plusieurs cas de fraude, dont l’un qui a permis d’épingler un policier au Québec qui avait tenté de faire disparaitre son camion.