Un assureur de plus affirme que les nombreuses réclamations survenues au deuxième trimestre de 2018 ont eu un grand impact sur ses résultats financiers.

Colm Holmes, PDG d’Aviva Canada a tenu ses propos alors que l’assureur divulguait ce matin ses résultats du premier semestre de 2018. L’assureur, dont le siège social est au Royaume-Uni, les divulgue deux fois par année.

M. Holmes tient ainsi des propos similaires à ceux de Charles Brindamour, d’Intact Corporation financière, et de Rob Wesseling, de Co-operators. Ils ont eux aussi affirmé que la météo leur a fait mal au second trimestre de 2018.

« Nos résultats ont été décevants au Canada, a exprimé M. Holmes dans un avis dans lequel il commentait les résultats de l’assureur. Principalement en conséquence d’un volume sans précédent de sinistres climatiques au deuxième trimestre, qui a fait gonfler le nombre de sinistres déclarés de 13,5 %. »

Bénéfice identique

En fait, les résultats présentés par Aviva aux premiers semestres de 2017 et de 2018 sont identiques. L’assureur a dégagé un bénéfice de 13 millions de livres sterling, soit un peu plus de 22 millions de dollars canadiens.

Dans son bilan de fin d’année 2017, Mark Wilson, PDG d’Aviva, disait lui aussi être déçu des résultats au Canada. Un plan de redressement est en cours, ce qu’a aussi conformé M. Holmes dans un court entretien téléphonique qu’il a accordé au Journal de l’assurance ce matin.

« Nous avons également connu des conditions de marché difficiles en assurance automobile des particuliers, indique aussi M. Holmes dans ses commentaires écrits. Nos efforts s’y sont vus entravés en Ontario et en Alberta par le cadre règlementaire qui interdit la majoration des taux, pourtant nécessaire pour compenser l’augmentation constante des couts d’indemnisation. »

Résultats aussi décevants au Québec

Et qu’en est-il du Québec ? Les résultats y ont été décevants aussi, a dit M. Holmes en entrevue au Journal de l’assurance. Il souligne que le marché y est difficile, tant en assurance des entreprises qu’en assurance des particuliers. Il a rappelé l’existence d’un plan visant à faire d’Aviva un joueur plus grand au Québec.

« Nous avons de grandes ambitions pour le Québec. C’est un marché plus libre qu’ailleurs au Canada, ce que j’aime bien. Nous devons y diversifier nos activités, tant dans notre portefeuille que dans nos réseaux et ainsi répondre au choix du consommateur », dit-il.

Le Journal de l’assurance publiera un reportage complet sur l’entrevue que M. Holmes nous a accordée ce matin dans une prochaine parution imprimée. Il y dévoilera les grandes lignes de sa vision pour le développement d’Aviva Canada au Québec.

Resserrement des primes et des conditions

Dans l’avis partagé par Aviva Canada ce matin, M. Holmes indique qu’en réponse aux difficultés rencontrées au pays, l’assureur a relevé les primes, resserré ses critères de sélection des risques et rajusté ses stratégies de distribution et de gestion des sinistres. « Nos résultats, hors éléments exceptionnels, progressent de manière encourageante. Nous nous attendons à ce que ces progrès se traduisent par une croissance rentable dès le second semestre de 2018 et par la suite », dit-il.

M. Holmes ajoute que sa priorité absolue demeure de ramener le bénéfice d’exploitation et le ratio d’exploitation combiné d’Aviva à des niveaux acceptables. « Aidés de notre solide réseau de courtiers, nous nous concentrerons sur une croissance rentable, une gestion efficace des indemnités et l’amélioration de notre résistance aux évènements extérieurs. J’ai toute confiance dans la capacité d’Aviva à rebondir. Grâce notamment au talent et à la détermination de nos collaborateurs. Ils se soucient sincèrement du bienêtre de la compagnie et de la qualité du soutien apporté à nos clients, aux courtiers et aux autres partenaires de notre réseau de distribution. »