Selon un nouveau rapport de Gallagher Re, Natural Catastrophe and Climate Report : Q1 2024, on estime que les pertes économiques mondiales pour le premier trimestre 2024 ont atteint 43 milliards de dollars (tous les chiffres sont en dollars américains). Les pertes assurées sont estimées à 20 milliards de dollars (G$).
Le rapport met toutefois en garde contre l’évolution des pertes, à savoir l’évolution des pertes sur une période prolongée après la survenue d’un événement.
Dans son rapport, la société de réassurance aborde également les exigences de la Securities and Exchange Commission (SEC) en matière d’information sur le climat, les températures mondiales, les incendies de forêt et les précipitations extrêmes. Elle passe également en revue les principaux événements survenus au cours du trimestre et ce qu’ils ont représenté pour le secteur.
Selon le rapport, le montant de 43 G$ est inférieur de 17 % à la moyenne du premier trimestre des dix dernières années. La part couverte par les assureurs (20 G$) est supérieure de 10 % à la moyenne décennale de 18 G$. Au premier trimestre 2023, les pertes matérielles s’élevaient à 61 G$ et les pertes assurées à 26 G$.
Mais là encore, le rapport met en garde : « Il y a peu de corrélation entre la sinistralité des mois de janvier, février et mars et la façon dont le reste de l’année devrait se dérouler », écrivent-ils. « À titre de comparaison, le premier trimestre n’a représenté que 14 % des pertes économiques mondiales, tous risques confondus, au cours de la dernière décennie », ajoutent les auteurs.
Une saison des ouragans potentiellement hyperactive
Le rapport ajoute que le secteur surveille de près l’évolution de la saison des ouragans dans l’Atlantique, qui devrait être très active. Celle-ci devrait également coïncider avec le passage des conditions El Niño à La Niña. Ils ajoutent que les États-Unis subissent généralement plus d’impacts d’ouragans pendant les saisons La Niña.
Si l’on exclut les pertes liées aux tremblements de terre, aux volcans et à d’autres événements non atmosphériques, le coût économique des catastrophes liées au changement climatique s’élève à au moins 31 G$, dont 17 G$ sont pris en charge par les assureurs.
Chiffres canadiens
En examinant également les conditions par région, les auteurs indiquent que les Grands Lacs aux États-Unis et au Canada ont une couche de glace saisonnière plus basse que jamais en février. « Une grande partie du nord-est du continent a enregistré une chaleur hivernale bien supérieure à la moyenne. Malgré une période avec des températures saisonnières ou légèrement plus fraîches en mars, la plupart des zones climatiques de la région des Grands Lacs aux États-Unis ont enregistré un premier trimestre parmi les dix plus chauds depuis la fin du XIXe siècle », écrivent-ils. À l’inverse, certaines régions de Chine et de Mongolie ont enregistré les températures les plus froides depuis près de 50 ans.
L’ouest du Canada est également mentionné dans le rapport, grâce à la poussée d’air arctique survenue à la mi-janvier dans certaines parties de l’Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique. « Dans le sud de la Colombie-Britannique, des dommages importants ont été constatés sur les cultures de cerises et de raisins qui avaient déjà commencé à germer en raison de températures anormalement douces plus tôt dans la saison. Les pertes subies par l’industrie à la suite de cet événement devraient dépasser 140 millions de dollars », indiquent les auteurs.