Les catastrophes couteuses survenues au début de 2011 mettent les résultats des réassu­reurs sous une forte pression. Au premier trimestre de 2011, le secteur présentait déjà une perte de 3,5 G$, accompagnée d'un ratio combiné de 138 %, selon ce qu'avance la firme de notation Fitch.À titre comparatif, les réassureurs avaient affiché un bénéfice net de 6,7 G$ et un ratio com­biné de 103 % au premier trimestre de 2010. Certains réassureurs ont ainsi connu un début d'année difficile en 2011. Ainsi, Renaissance Re a dévoilé un ratio combiné de 230 % au pre­mier trimestre de 2011, assorti d'une perte de 248 M$.

Les deux gros joueurs de l'industrie de la réassurance ne s'en sont pas mieux tirés. Munich Re a essuyé une perte de 1,3 G$ et un ratio combiné de 159,4 %. Quant à Swiss Re, sa perte est de 665 M$, avec un ratio combiné de 163,7 %. Autre gros joueur : Partner Re a présenté une perte de 816 M$ et un ratio combiné de 193,7 %.

Aucun assureur n'a d'ailleurs affiché un ratio combiné inférieur à 100 %, rapporte Fitch. Le plus proche de ce chiffre a été ACE Limited, un réassureur de moyenne envergure, qui a présenté un ratio combiné de 103 %.

La firme de notation a aussi calculé le ratio combiné des réassureurs sans les pertes liées aux catastrophes. Il est de 86,8 %, comparativement à 82,8 % au premier trimestre de 2010.

Malgré ces résultats difficiles, Fitch n'entrevoit pas de hausses de tarification ou de durcisse­ment du marché. Les augmentations de prix se feront dans les zones touchées par les catas­trophes, mais sans plus, prévoit la firme de notation.

Toutefois, il faudra attendre la fin de l'année pour voir quelle sera la situation réelle en matière de tarification. Fitch souligne que les réassureurs ont une marge d'erreur réduite alors que la saison des ouragans en Amérique du Nord ne fait que débuter. Plusieurs experts universitaires américains ont d'ailleurs dit s'attendre à une saison plus active qu'à la normale.

Une étude publiée en juin dernier par l'Association de Genève, qui regroupe les PDG des 80 plus gros assureurs au monde, rappelle que la diversification mondiale des réassureurs aide beaucoup ce segment. Elle souligne que les dommages causés par les catastrophes ayant tou­ché le Japon et l'Australie sont couverts par des réassureurs établis en Europe et aux États-Unis. C'est pourquoi l'Association en appelle à l'abaissement de diverses barrières économiques pour maintenir la santé financière du segment de la réassurance.

Dans cette même étude, l'Association de Genève souligne que le risque de contagion qui touche les banques pourrait affecter l'industrie de l'assurance dans son ensemble. Des chocs financiers massifs en réassurance auraient un impact immédiat sur l'industrie de l'assurance, croit l'Association, ce qui pourrait entrainer des conséquences systémiques. Elle note toutefois que la hiérarchisation présente dans l'industrie aide à réduire les risques systémiques, ce sur quoi le secteur bancaire ne peut compter.