Le plus récent bilan du marché mondial publié par Marsh (Marsh & McLennan), le Global Insurance Market Index, révèle que les tarifs mondiaux d’assurance aux entreprises, après avoir augmenté pendant sept ans, ont enregistré un cinquième recul trimestriel consécutif au troisième trimestre de 2025.
Le courtier mondial en assurance et conseiller en gestion des risques indique que les tarifs ont diminué en moyenne de 4% à l’échelle mondiale au troisième trimestre, suivant une baisse de 4% également rapportée au trimestre précédent.
Au Canada, les tarifs ont reculé de 3%, comparativement à une diminution de 4% au trimestre précédent. Marsh souligne que les tarifs pour les assurances de biens, de cybersécurité, ainsi que pour les garanties financières et professionnelles ont diminué dans toutes les régions du monde.
« Des baisses de tarifs ont été observées dans toutes les régions et dans la plupart des gammes de produits », précise l'entreprise dans son rapport, publié uniquement en anglais au moment d’écrire ces lignes. Le troisième trimestre « marque une cinquième baisse trimestrielle consécutive à l’échelle mondiale, après sept années de hausses trimestrielles, et s’inscrit dans la tendance à la modération des tarifs amorcée au premier trimestre de 2021 », poursuit-elle.
Dans le détail, les tarifs mondiaux en assurance responsabilité civile ont augmenté de 3%, ceux de l’assurance de biens ont reculé de 8%, les garanties financières et professionnelles ont vu leurs tarifs baisser de 5%, et les assurances cyber, de 6%. Dans son rapport, Marsh souligne qu’une capacité importante était disponible pendant le trimestre, et que la concurrence entre les assureurs établis et les nouveaux venus a généralement mené à des conditions plus favorables et à une couverture élargie pour les clients.
Au Canada
En examinant les ajustements tarifaires au moment du renouvellement des polices d’assurance des entreprises au Canada, Marsh indique que tous les grands segments de produits ont affiché une baisse des tarifs.
Les tarifs de l’assurance de biens ont baissé de 3%, et ceux de la responsabilité civile également de 3% (il s’agit d’un neuvième recul trimestriel consécutif pour ce segment, précise Marsh, soulignant que les clients exposés au marché américain ont généralement bénéficié de conditions moins avantageuses). Les garanties financières et professionnelles ont enregistré une diminution de 5% des tarifs, et les assurances cyber, une baisse de 3%.
Risques tarifaires aux États-Unis
La baisse des tarifs en assurance de biens est attribuée à une vive concurrence sur le marché, les assureurs en place ayant accru leur capacité et de nouveaux joueurs ayant tenté de prendre de nouvelles parts. « Assureurs et clients ont surveillé les risques tarifaires liés aux États-Unis, notamment la hausse des coûts des matériaux et de reconstruction, l’allongement des périodes d’indemnisation, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, les enjeux d’importation et d’exportation ainsi que les effets de change », indique-t-on dans le rapport.
Il est également précisé que les garanties contre les feux de forêt font désormais l’objet d’une révision annuelle au Canada en ce qui concerne la couverture, les tarifs et les avenants. Marsh souligne que la couverture n’est pas garantie d’une année à l’autre.
On observe aussi l’imposition croissante d’exclusions et de sous-limites pour divers risques émergents, notamment l’exposition aux substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS), les changements climatiques, les feux de forêt, les pannes d’approvisionnement énergétique, la détresse psychologique, les agressions sexuelles, les données biométriques, la traite de personnes, les cyberrisques et l'écoblanchiment ; autant d’enjeux qui « reflètent l’évolution des risques ».
Cyberassurance
Enfin, les clients à la recherche de cyberassurance ont souvent pu obtenir une meilleure couverture et des franchises réduites au moment du renouvellement. « Des baisses de 3% à 10% dans les couches excédentaires ont été fréquentes, même lorsque les couches primaires étaient renouvelées à des conditions inchangées. Les nouveaux assureurs comme ceux déjà établis ont activement ciblé de nouvelles affaires », note Marsh dans son rapport.
« La capacité s’est accrue à la fois dans les couches primaires et excédentaires, soutenue par de nouveaux produits proposés par plusieurs assureurs. La couverture s’est généralement élargie, avec la suppression des clauses de coassurance, des sous-limites bonifiées et une inclusion plus fréquente de sous-limites pour les cybercrimes; des franchises plus faibles étaient souvent négociables pour les assurés disposant de solides mesures de cybersécurité. »