L’agence DBRS Morningstar a publié un nouveau rapport qui montre une hausse de 69 % du prix moyen d’un véhicule neuf au Canada depuis juin 2019 et qui établit la preuve que le Canada est un point chaud du vol de voitures. Ces pressions et d’autres facteurs entraînent une baisse des marges bénéficiaires de l’assurance automobile au Canada.
Même en tenant compte des pertes liées aux conditions météorologiques, l’industrie de l’assurance de dommages afficherait par ailleurs une performance robuste, selon l’agence. Intitulé « Inflation and Theft Are Putting Pressure on Canadian Auto Insurance Profitability », le commentaire de DBRS Morningstar indique que l’environnement de notation de crédit, qui était favorable aux améliorations, devrait désormais se stabiliser.
Hausse du prix moyen
Selon l’agence, le prix moyen national d’un véhicule neuf au Canada en juin 2023 avait augmenté de 21 % en 12 mois et de 69 % par rapport aux chiffres publiés en juin 2019. « Il reste à voir dans quelle mesure les primes d’assurance peuvent suivre la valeur moyenne plus élevée de la flotte de véhicules conduits par les Canadiens », écrivent les auteurs du rapport, en ajoutant des données qui suggèrent que l’indexation des primes n’a pas suivi les coûts des pièces, de l’entretien et de la réparation depuis le début de 2021.
De plus, les auteurs notent que « le Canada connaît des niveaux record de vol de voitures, le nombre de véhicules volés en 2022 ayant augmenté de 48,3 % en un an en Ontario et de 50 % au Québec », selon les données fournies par Équité Association.
« L’exportation de véhicules volés semble être principalement un phénomène canadien, malgré une technologie automobile similaire aux États-Unis, ce qui souligne les infrastructures et les contrôles d’exportation canadiens comme les points faibles au plan systémique », indique l’agence.
Les demandes d’indemnisation en cas de vol de voitures auraient atteint plus de 1 milliard de dollars (G$) au Canada pour la première fois en 2022, soit environ 5 % des 22 G$ de primes nettes d’assurance automobile des particuliers souscrites par l’industrie, selon leurs déclarations.
Le rapport aborde également les contraintes réglementaires « politiques notoires » contre l’augmentation des primes en Ontario de même que dans d’autres provinces. Il examine la position du Canada par rapport aux homologues internationaux. Ainsi, le marché américain et britannique aurait connu une performance encore pire, ce qui a en partie poussé la société Intact Corporation financière à se retirer du marché britannique de l’assurance automobile des particuliers à la fin du premier trimestre de 2023. Au-delà de cet exemple, aucune autre entreprise n’est nommée dans le rapport.
« Les assureurs automobiles canadiens sont confrontés à une pression croissante des demandes d’indemnisation dues à l’augmentation des vols, ainsi qu’aux coûts plus élevés de réparation et de remplacement des véhicules. Après des années très rentables pour l’assurance automobile pendant la période de fermeture liée à la pandémie, les gouvernements et les consommateurs s’opposent à l’augmentation des primes nécessaire pour faire face à l’augmentation des demandes d’indemnisation », résument les auteurs.
« Cela a entraîné une baisse des marges bénéficiaires de l’assurance automobile au Canada, qui devraient rester sous pression à moyen terme, comme cela a été observé sur d’autres marchés », précise l’agence.