L’intégration de DPMM étant terminée, Lussier Dale Parizeau est maintenant ouvert à réaliser d’autres acquisitions. Et il en a réalisé une nouvelle à la fin septembre en acquérant Riverin Girard & Associés, au Saguenay.
Patrice Jean, président de Lussier Dale Parizeau, dit que cette transaction renferme énormément de complémentarité entre les deux organisations. Notamment par la culture de l’entreprise acquise, des valeurs de ses dirigeants, ainsi que de sa philosophie d’indépendance. « Il y avait beaucoup de respect entre les deux organisations. Nous avons beaucoup de façons de faire qui se ressemble », a-t-il dit en entrevue au Journal de l’assurance.
Riverin Girard & Associés avait été repris par sa relève il y a trois ans, avec Sylvie Lambert à sa tête. Tout allait excessivement bien pour le cabinet qui est devenu au fil des ans le leadeur du courtage au Saguenay Lac-Saint-Jean. Le cabinet a un volume de primes de 52 millions de dollars (M$), en plus de 10 M$ en services financiers.
Pourquoi le cabinet a-t-il alors fusionné ses activités à celles de Lussier Dale Parizeau ? « L’occasion s’est présentée de joindre ce grand cabinet. Comme dirigeant, on a la responsabilité de considérer ce qui est le mieux pour l’entreprise. On voit aussi dans quelle direction l’industrie va. Nous trouvions que le volume que nous avions était petit. Nous sommes entre le petit cabinet et le grand cabinet. Nous n’étions donc pas capables d’offrir tous les services spécialisés qu’un grand cabinet peut offrir. Un Lussier Dale Parizeau peut nous amener à ce niveau », a expliqué Mme Lambert, en entrevue au Journal de l’assurance.
Pouvoir demeurer des entrepreneurs a aussi lourdement pesé dans la balance en faveur dans la transaction. Les dirigeants de Riverin Girard & Associés ont une équité dans Lussier Dale Parizeau à la suite de la transaction. Elle accède d’ailleurs au conseil de direction de Lussier Dale Parizeau. Son rôle précis reste à être déterminé.
M. Jean rappelle d’ailleurs que le cabinet acquis avait une excellente réputation dans l’industrie, notamment auprès des assureurs. « Riverin Girard & Associés a une structure de gestion rigoureuse. On est donc très heureux qu’elle se joigne à notre structure de direction. »
Avoir une présence forte en régions
Lussier Dale Parizeau avait déjà un pied à terre au Saguenay, ayant un bureau à Jonquière qui emploie dix personnes. M. Jean souhaite conserver sa stratégie en étant présent dans les régions pour bâtir un cabinet fort à la grandeur du Québec.
« DPMM avait un fort volume à Montréal. Notre volume était donc plus urbain. La transaction avec Riverin Girard & Associés amène donc cette complémentarité. Dans chacune de nos régions, chacun doit prospérer, tout en bénéficiant des avantages de la taille de l’organisation dans son ensemble. On croit donc qu’il nous faut être un leadeur dans les régions pour être fort au Québec », dit M. Jean.
Mme Lambert souligne d’ailleurs qu’elle concurrence beaucoup les assureurs directs au Saguenay Lac-Saint-Jean. Elle souligne aussi que 80 % de ses nouveaux clients proviennent des assureurs directs.
En assurance des particuliers, Riverin Girard & Associés traite avec trois assureurs. Le cabinet en compte plus dans ses livres en assurance des entreprises. Il s’est développé une spécialité en foresterie, faisant dire à Mme Lambert que son cabinet est le leadeur au Québec dans ce domaine, comptant des clients au Saguenay, mais aussi en Abitibi et à Mont-Laurier.
Elle ajoute que la transaction avec Lussier Dale Parizeau représente une excellente nouvelle pour ses clients. « Ça va nous donner une force extraordinaire. Nous aurons accès à la soixantaine de programmes en vigueur chez Lussier Dale Parizeau. C’est du bonbon pour nos clients », dit-elle.
Riverin Girard & Associés conservera son nom pour le moment. Aucune décision n’a encore été prise quant à la stratégie qui sera adoptée quant à la dénomination de la conduite de ses affaires.
Le cabinet est aussi affilié à la bannière Groupe Ultima. Cette affiliation est maintenue pour le moment. « Il n’y a pas de décision de prise si on la maintient ou pas. Nous aimons regarder ce qui se passe dans le marché. S’il y a des avantages pour nous, on les considérera. Sylvie dirigera d’ailleurs ces discussions », a fait savoir M. Jean.
À la suite de cette transaction, Lussier Dale Parizeau possède un volume de 420 millions de dollars, dont 110 M$ en services financiers. Le cabinet tire désormais la majorité de ses primes, soit 55 %, de l’assurance aux entreprises. Lussier Dale Parizeau emploie un peu plus de 700 personnes, dont près de 500 ont un permis de courtier. Ils travaillent à partir de 27 succursales.
Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. BMO y agit à titre de financier, a indiqué M. Jean.
Intégration de DPMM terminée
M. Jean a aussi fait le point sur l’intégration des activités de Dale Parizeau Morris Mackenzie, acquises il y a deux ans. Elle est complétée, a-t-il annoncé au Journal de l’assurance. Il dit aussi en être satisfait à quasi-100 %. « Nous avons vraiment réussi à tout intégrer et convertir sur le même système informatique, et ce tant en assurance des particuliers qu’en assurance des entreprises, incluant notre important volet associatif. »
Ce jalon atteint, Lussier Dale Parizeau peut maintenant reprendre le sentier des acquisitions. « Nous sommes toujours intéressés à acquérir des entreprises qui fonctionnent bien. Avec la taille que nous avons, il faut toutefois être en mesure de réaliser des économies d’échelle. On fait toutefois attention aux ressources, car nous avons toujours besoin de courtiers. Dans une transaction, un plus un doit faire plus que deux. On va donc être sélectif », dit M. Jean.
Quant aux prochaines acquisitions, le PDG de Lussier Dale Parizeau ne cache pas qu’il est plus aisé pour son cabinet d’acquérir des cabinets indépendants. « C’est certain que nous avons un fit naturel avec eux. Lorsqu’on envisage une transaction, on regarde si on partage les mêmes valeurs. Il est donc plus naturel de travailler avec des courtiers indépendants, car on partage une même philosophie, mais aussi le même modèle d’affaires », dit-il.