Le ministère des Finances du Canada a redémarré ses consultations sur les systèmes bancaires ouverts, communément appelé open banking, le 3 novembre.
Les consultations avaient été reportées au printemps en raison des restrictions visant à freiner la propagation de la COVID-19. Cette fois, pour la deuxième phase des consultations, cinq séances virtuelles auront lieu en novembre et en décembre.
Amorcées au début de 2019, les consultations de Finances Canada avaient pour but d’analyser les avantages et les risques du système bancaire ouvert. Cette seconde phase est axée sur la manière dont les régulateurs et le secteur financier peuvent atténuer les risques liés à la sécurité des données et à la vie privée dans un système bancaire ouvert. Les solutions et normes potentielles pour améliorer la protection des données seront abordées, ainsi que la gouvernance, le contrôle des données personnelles par les consommateurs, la confidentialité et la sécurité.
Le Canada accuse un retard
À l’échelle internationale, le Canada est à la traine, observe l’Autorité des marchés financiers dans son Rapport sur les institutions financières 2019. Les consultations doivent donc permettre au Canada d’amorcer la transition vers une économie axée sur les données.
L’arrivée de nouvelles fintechs et la transformation numérique changent les comportements et les attentes du client ainsi que la numérisation des processus opérationnels, note l’Autorité.
Il est donc nécessaire de mettre en place de nouvelles fonctionnalités pour répondre aux attentes de la clientèle et faire face à la concurrence. L’émergence des technologies pourrait toutefois mener à une transformation profonde des modèles d’affaires des institutions financières, dit l’Autorité.
« Les ramifications entre les systèmes d’information et Internet s’accentueront davantage au sein des institutions financières avec l’apparition imminente d’innovations technologiques ou de nouvelles orientations de politiques publiques telles que celles favorisant le système bancaire ouvert », mentionne l’Autorité.
La menace des GAFAM pour le secteur financier
Les institutions financières sont un secteur de plus qui risque de se retrouver en compétition avec les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft). Ces géants technologiques ont le potentiel de devenir des participants dominants dans l’industrie financière, et ce, grâce à leur réseau déjà bien établi à l’échelle internationale, a déclaré la Banque des règlements internationaux, une organisation financière internationale créée en 1930 sous la forme juridique d’une société anonyme, dont les actionnaires sont des banques centrales, dans son plus récent rapport annuel.
Les services financiers qui seraient offerts par ces entreprises ne constitueraient qu’un volet de leurs activités, mais pourraient atteindre un niveau systémique très rapidement. L’entrée en scène de ces entreprises pourrait provoquer une réduction importante des parts de marché et de la rentabilité des institutions financières traditionnelles.
Évolution depuis un an
L’an dernier presque à pareille date, l’Autorité avait tenu un panel dont la principale conclusion était que l’open banking était à nos portes et qu’il valait mieux l’encadrer que le nier.
Cette année, l’Autorité a préféré attendre l’alignement des gouvernements avant d’émettre des commentaires ou d’accorder une entrevue au Portail de l’assurance sur ces enjeux. « Il serait prématuré de notre part de donner une entrevue alors que plusieurs enjeux à ce moment-ci relèvent des autorités gouvernementales », explique Sylvain Théberge, chef des médias du régulateur.
M. Théberge précise toutefois que le régulateur se dit attentif aux initiatives qui entourent le développement d’un système bancaire ouvert et, dans cette optique, poursuit ses réflexions en matière de finances axées sur les clients. L’Autorité se dit prête à jouer un rôle proactif dans cet écosystème afin d’assurer son mandat de protection des consommateurs, tout en évitant de brimer l’innovation technologique dans le secteur financier.
Le rapport annuel de l’Autorité sous la loupe
• 9 novembre : le nombre de coopératives financières recule d’année en année
• 10 novembre : nouveau recul du nombre d’assureurs au Québec PRO
• 11 novembre : le nombre de participants au RVER dévoilé PRO
• 12 novembre : les concessionnaires maintiennent leur domination de la FPQ #5 PRO
• 12 novembre : open banking : les consultations reprennent