Depuis le début de 2020, les assureurs établis au Canada multiplient les appels publics à l’épargne.

Ceux-ci ont émis pour 9,5 milliards de dollars (G$) d’actions et de débentures depuis le mois de février, et ce, tant au Canada qu’aux États-Unis, a compilé la firme de notation DBRS dans un rapport intitulé Canadian Insurance Companies Further Access Debt Capital Markets in 2020.

Les assureurs qui se sont tournés vers les marchés boursiers depuis le début de l’année sont Manuvie, Great-West Lifeco, E-L Financial Corporation, Co-operators, Fairfax, Sun Life, Intact Corporation financière, iA Groupe financier et Genworth MI Canada. DBRS s’attend à ce que de plus petits assureurs rejoignent le bal d’ici la fin de l’année et s’ajoutent à liste des émetteurs.

Manuvie est l’entreprise ayant été chercher le plus d’argent sur les marchés boursiers avec des émissions totalisant 3,655 G$. Les deux autres membres du Big 3 en assurance vie, Great-West Lifeco et Sun Life, suivent avec des émissions d’actions et de débentures totalisant respectivement 1,1 G$ et 1 G$.

Les avantages d’avoir de bas taux d’intérêt

DBRS fait aussi remarquer que les assureurs canadiens ont présenté de solides résultats financiers au second trimestre de 2020. Pourquoi alors se tournent-ils vers les marchés boursiers ? Les analystes de DBRS ont identifié quatre facteurs :

  1. La chute des marchés en mars à la suite du confinement causé par la pandémie de la COVID-19 a rapidement pris fin. Les assureurs ont ainsi pu émettre des actions et des débentures à des taux d’intérêt plus avantageux, et ce, à moindre cout.
  2. Les assureurs ont aussi pu profiter des bas taux d’intérêt pour refinancer leur dette à un cout moindre qu’avant la pandémie. Cela les aidera notamment à améliorer certains ratios financiers.
  3. La flexibilité financière des assureurs était déjà bonne au début de 2020. Ils ont donc pu tirer profit de leur forte capitalisation et d’un effet de levier modéré.
  4. Ce nouvel accès à des capitaux leur permet d’anticiper un environnement économique potentiellement plus difficile en 2021, considérant notamment la réapparition du coronavirus à différents endroits.

Au final, les analystes de DBRS affirment que ces émissions sur les marchés boursiers auront un effet positif sur leurs liquidités, tout en les aidant à mitiger les impacts de la pandémie tout au long de 2020 et de 2021.