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Denis Ricard dit déplorer que la règlementation imposée aux banques soit beaucoup plus laxiste que celle imposée aux assureurs. Qui supervise les banques, ose-t-il même demander ?

Il existe bien l’Ombudsman des services bancaires et d’investissement, mais cet organisme a les dents bien moins longues que la panoplie de régulateurs qui encadre l’industrie de l’assurance. « Le traitement équitable des consommateurs est très important pour nos régulateurs. Nous sommes très en accord avec cela. Mais quand on considère la faiblesse de la régulation des banques par rapport aux assureurs… Ouf ! Il n’y a rien pour les banques », dit le vice-président exécutif, assurance et rentes individuelles.

Il souligne que plusieurs nouvelles règles qui sont mises en place, notamment du côté comptable avec les IFRS, désavantagent les produits d’assurance. « Ils deviennent plus couteux. C’est pourquoi au Canada, toutes les compagnies d’assurance se sont mises à faire de la gestion de patrimoine. C’est aussi pourquoi il y a une emphase plus forte à acquérir des compagnies, mais aussi des distributeurs. »

M. Ricard ajoute qu’iA Groupe financier ne recherche pas à acquérir une autre compagnie d’assurance vie dans le moment. Quant à son agent général CNCA, il veut le faire croitre davantage, notamment en assurance individuelle.

Un assureur doit-il en venir à posséder sa distribution ? « On s’est posé la question, reconnait M. Ricard. Notamment lors de la mise aux enchères du Groupe financier Horizons. On se demandait qui allait l’acheter », dit M. Ricard, sans toutefois vouloir préciser si iA Groupe financier faisait partie des acheteurs potentiels. Horizons a été acquis par Great-West Lifeco.

Il souligne toutefois que l’accès à la distribution demeure primordial. « Quand tu as la distribution, ça présente de grands avantages. Tu as accès à la tablette de produits des autres distributeurs. Tu sécurises aussi ta propre tablette de produits. Personne ne viendra te couper l’herbe sous le pied ainsi. En ayant tout cela, tu as les moyens d’attirer les conseillers chez vous. C’est pourquoi ce sera plus difficile pour les petits agents généraux dans le futur, qui n’auront pas tous ces accès. »

Cet état de fait ne remet-il pas en cause l’indépendance des agents généraux possédés par un assureur ? M. Ricard affirme que CNCA demeure très indépendant. Il reconnait que ce ne sont pas tous les agents généraux qui sont dans cette situation. « Lorsque tu as des accès aux marchés, tu es capable d’avoir de bonnes discussions. »

Un grand défi qui attend les agents généraux selon lui est le recrutement. « Ils ne bâtissent pas assez de relève. Quelques-uns le font, mais ce n’est pas suffisant. Les Canadiens demeurent ainsi sous-assurés. Pourtant à la base, l’agent général doit bâtir une business. En plus, la consolidation est là. Les prix n’ont jamais été aussi élevés chez les agents généraux. »

Côté divulgation, il considère que l’industrie de l’assurance est en avant de la parade, par rapport à celle des fonds communs. Il donne en exemple la mise en place des aperçus de fonds du côté des fonds distincts. Il dit par ailleurs que le Modèle relation conseiller-client, version 2 (MRCC2), du côté des fonds communs, est un désastre.

« L’information qu’on y retrouve peut être trompeuse. On n’y divulgue qu’une partie de la rémunération. Le terrain de jeu n’est pas équitable en ce moment, car les banques ne divulguent pas la même chose. Les régulateurs ne devraient pas créer un arbitraire de la sorte. »  


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