Malgré les nombreux échecs qui ont ponctué les démarches du courtage au sujet d’un portail unique pouvant transmettre des données en temps réel, un nouveau modèle vient de voir le jour.La firme Intrinsync Insurance Solutions propose aux courtiers et à leurs assureurs d’agir comme un nuage dans lequel le consommateur aura accès à ses données 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Dans une deuxième phase, le consommateur pourra acheter une protection en temps réel auprès d’un courtier.
Un fournisseur de systèmes de gestion de cabinets de courtage (BMS) a déjà adopté cette solution. Il s’agit de Technologie Keal, qui utilise son système de gestion keal connect pour effectuer des transactions et des modifications de polices en ligne. La tarification en temps réel est aussi en cours de développement dans keal connect, qui communique avec les assureurs en langage XML, selon les normes du CSIO.
À la Journée de l’assurance de dommages 2013, qui a eu lieu le 20 mars, au Palais des congrès de Montréal, Colin Simpson et Pat Durepos, PDG respectifs d’Intrinsync et de Keal, ont présenté cette solution en exclusivité aux courtiers du Québec. Ainsi, la solution proposée par Intrinsync permet aux courtiers d’offrir au consommateur une interface qui lui donne un accès libre-service en tout temps. Les données du consommateur transitent dans le nuage informatique mis en place par Intrinsync, mais ne peuvent pas être manipulées ni conservées après la transaction.
Les paramètres de travail sont définis par le courtier. En vertu de cette solution, tout courtier pourra utiliser son propre BMS pour se connecter à Intrinsync. Pour mettre la solution en marche, le cabinet devra en donner l’accès au consommateur. C’est le cabinet qui contrôle les données du consommateur. « La compagnie d’assurance recevra seulement les données pertinentes pour la transaction d’assurance », dit M. Simpson.
Marque du courtier
À toutes les étapes du processus, l’environnement Web portera d’ailleurs la marque de commerce du cabinet de courtage, de même que celle de l’assureur. « Le client sait à tout moment qu’il transige avec son courtier, ce qui renforce sa relation avec lui », dit M. Simpson.
Le PDG d’Intrinsync prévoit que la solution sera opérationnelle au cours du mois d’avril et entend la commercialiser dès la fin de l’année. Pour le moment, les changements de polices en temps réel sont possibles avec Keal et l’assureur Unica, filiale ontarienne de La Capitale, en assurance automobile et habitation.
Il existe aussi un prototype d’interface pour le consommateur, en assurance des particuliers et des entreprises. Les congressistes ont pu le voir fonctionner sur grand écran, et assister à des transactions en ligne entre un cabinet de courtage et un consommateur fictifs. Parmi ces transactions : changement d’adresse, ajout d’un conducteur, ajout ou élimination d’une couverture, changement de créancier hypothécaire, etc. Ce consommateur a pu aussi demander en ligne des soumissions de deux assureurs et comparer leurs couvertures. Il achète finalement lui-même son assurance automobile.
Des congressistes ont toutefois exprimé certaines préoccupations. Un courtier s’est demandé si, d’un point de vue légal et de celui de l’Autorité des marchés financiers, cette solution n’entrait pas en conflit avec son rôle-conseil.
« Nous avons fait des présentations auprès des conseillers juridiques qui nous ont aidés à bâtir la plateforme pour répondre aux besoins actuels et futurs », a révélé M. Durepos. Il se dit sûr de voir la règlementation évoluer pour répondre aux désirs des consommateurs et soutient que la solution proposée permet d’établir clairement ce qui peut ou ne peut être fait en fonction des règles prescrites.
Un autre congressiste s’est demandé de quelle manière la solution et son langage XML pourront s’adapter aux échanges d’information avec nombre d’assureurs qui trainent la patte avec de vieux formats de données.
En choisissant keal connect, Intrinsync a réglé ce problème, affirme M. Durepos. Keal est en effet à même d’échanger des informations électroniques dans le format des vieux systèmes en recourant à l’échange de données informatisées (EDI). « Nous n’avons vu aucun système au Canada qui ne pouvait pas fonctionner avec notre solution, même ceux qui exploitent des systèmes différents au sein d’une même entreprise. »