En 2021, les sociétés d’assurance de dommages et de rentes viagères du Canada ont obtenu de très bons résultats en matière de souscription, selon l’agence de notation AM Best. Cette dernière affirme que les perspectives du marché restent stables, tout en signalant que l’économie canadienne affrontera des perturbations en 2022.
Les sociétés d’assurance de dommages du pays ont affiché un ratio mixte de 86,3 en 2021. Leurs bénéfices nets ont bondi de 76 %, pour atteindre 8,3 milliards de dollars. Quant à leurs revenus d’exploitation avant impôt, ils ont augmenté de plus de 100 %, calculent les analystes d’AM Best. Le rendement net en souscription n’a jamais été aussi élevé en cinq ans. Cependant, on s’attend à ce que cette tendance s’atténue quelque peu en 2022.
Le rapport d’AM Best, intitulé Canada Insurance : Favorable Results in 2021 Despite Pandemic (traduction — L’assurance au Canada : des résultats favorables en 2021 malgré la pandémie), se penche sur l’impact de la situation économique actuelle sur le pays et l’industrie, en plus de s’attarder aux marchés des produits de base et de l’habitation, avant de détailler les raisons pour lesquelles la firme a décidé de ne pas modifier la note de ce secteur du marché.
AM Best affirme que le secteur de l’assurance de dommages a fait preuve de résilience, affichant un bon rendement du côté de la souscription et un niveau de capitalisation qui reflète adéquatement le risque tout au long de 2021. Ses difficultés à venir seront liées au développement durable — un souci grandissant chez tous les intervenants —, au repli des marchés boursiers, à l’inflation, aux préoccupations liées au climat et à la consolidation des bureaux de courtage. Or, la plupart des assureurs de dommages ont adapté leur gestion des risques et leurs stratégies commerciales en fonction de ces défis. Pour cette raison, AM Best estime que les perspectives de ce marché sectoriel restent stables.
Parmi les facteurs qui ont amené l’agence à ne pas modifier la note du secteur figurent l’amélioration de sa performance opérationnelle depuis trois ans, l’augmentation de ses bénéfices liés à la souscription et l’expansion constante de ses partenariats de distribution, malgré un contexte de consolidation des agences de courtage et des sociétés d’assurance.
Le Canada s’est assez bien débrouillé devant les défis posés par la pandémie de COVID-19 au cours des 30 derniers mois, et les sociétés d’assurance de dommages ont tenu bon malgré ces circonstances inédites, font remarquer les analystes d’AM Best. Ils ajoutent que ces sociétés d’assurance restent bien pourvues en matière de capital et de liquidités. Selon eux, elles doivent rester des participants actifs qui continueront d’évoluer pour faire face aux défis du marché, aux risques climatiques et aux enjeux de société à court et à long terme.
Le cabinet précise que les résultats financiers du secteur tirent parti de quatre années de résultats d’exploitation en hausse, associés à une croissance des primes nettes et de la souscription plutôt généralisée dans le secteur.
Il s’attarde ensuite aux difficultés qui peuvent se poser en matière de souscription (les pertes assurées imputables à des catastrophes naturelles ont dépassé les 2 milliards de dollars) et à leurs facteurs compensatoires, soit la réduction du nombre de demandes en provenance du secteur automobile en raison du maintien du confinement. Les gens continuent d’utiliser leur véhicule moins souvent qu’avant la pandémie, ce qui peut être partiellement attribué aux horaires de travail hybrides, note AM Best. La souscription affichera de moins bons résultats lorsque les habitudes de conduite se normaliseront davantage.
Enfin, en étudiant ce qui se passe du côté des fusions et acquisitions, les auteurs citent les chiffres du Bureau d’assurance du Canada, selon lesquels 15 % de l’industrie pourrait faire l’objet d’une consolidation au cours des prochaines années, en raison des besoins d’expansion et d’investissements dans les technologies. On s’attend également à ce que la consolidation des bureaux de courtage progresse rapidement en 2022, pour peut-être dépasser le record de 2019, qui était de 40 fusions et acquisitions.
Le rapport sectoriel sur l’assurance de dommages se termine par des observations concernant la Norme internationale d’information financière 17 (IFRS 17), en mentionnant que les assureurs de dommages du Canada ont, en règle générale, indiqué être prêts à sa mise en œuvre. Compte tenu de ses échanges avec les assureurs, AM Best estime que l’impact sur le secteur de l’assurance de dommages sera globalement faible.