Dans ses résultats financiers les plus récents, Intact Corporation financière déclare un résultat net de 260 millions de dollars (M$) pour le deuxième trimestre de 2023. 

Au même trimestre de 2022, le résultat net atteignait 1 263 M$, ce qui représente une diminution de 79 %. 

Comme pour les autres assureurs, l’entrée en vigueur de la norme IFRS 17 modifie certains chiffres publiés en 2022. 

Ratio combiné 

Le ratio combiné non actualisé a atteint 96,3 % au 30 juin 2023, alors qu’il était de 92,2 % un an plus tôt. Cet écart de 4,1 points est attribuable principalement aux sinistres ayant eu lieu au Canada. 

Par secteur d’activité, le ratio combiné a évolué de la manière suivante entre le deuxième trimestre de 2023 et la même période de 2022 : 

  • Canada : baisse de 8,3 points pour atteindre 97,9 % en 2023, contre 89,6 % en 2022. Les sinistres catastrophiques représentent environ 5 points de cette augmentation, indique l’assureur dans son rapport de gestion ;
  • RSA (Royaume-Uni et International) : glissement de 2,1 points pour atteindre 94,1 % en 2023, contre 92,0 % en 2022. Ce résultat est attribuable à la hausse des sinistres découlant des catastrophes du côté de l’assurance des entreprises ;
  • États-Unis : variation de 0,3 point pour atteindre 91,3 % en 2023, contre 91,0 % en 2022. 

Notons que dans les trois segments, le taux de 2022 a été ajusté en fonction des nouvelles normes IFRS. 

Une fois actualisé, le ratio combiné global se chiffre à 92,2 % au 30 juin 2023, une détérioration de 4,2 points par rapport au même trimestre de 2022, où le ratio combiné actualisé était de 88,0 %.

« De nombreux événements météorologiques difficiles sont survenus au cours du trimestre », note Charles Brindamour, chef de la direction d’Intact. Il ajoute que les employés ont souvent eu besoin de se rendre au sein des collectivités frappées par des incendies, des inondations ou des épisodes de gel.

Malgré ces vents contraires, la compagnie a pu atteindre un rendement sur le capital de 13 %, se réjouit M. Brindamour. 

Souscription 

Le résultat net de souscription a par ailleurs régressé au deuxième trimestre de 2023, atteignant 391 M$ comparativement aux 576 M$ déclarés au même trimestre en 2022. 

De manière plus détaillée, Intact rapporte les résultats nets de souscription suivants au deuxième trimestre en 2023 à comparer à la même période de 2022 : 

  • Canada : le résultat net de souscription a atteint 73 M$ en 2023, contre 349 M$ en 2022 ;
  • États-Unis : le résultat net de souscription a été de 43 M$ en 2023, comparativement à 38 M$ en 2022 ;
  • RSA (Royaume-Uni et International) : le résultat net de souscription a atteint 62 M$ en 2024, contre 82 M$ en 2022 ;
  • Siège social et autres : le résultat net de souscription a été de 213 M$ en 2023, contre 107 M$ en 2022.
Les primes 

Les primes directes souscrites (PDS) ont augmenté de 7,3 % au deuxième trimestre de 2023, pour atteindre 6,2 milliards de dollars (G$), comparativement à 5,8 G$ un an plus tôt. 

Au Canada, les primes directes souscrites ont progressé de 6 % sur un an pour atteindre 4,3 G$. Les primes directes souscrites en assurance automobile des particuliers ont progressé du même ordre, à 6 %. En assurance des biens des particuliers au Canada, les primes directes souscrites ont progressé de 5 %.

En assurance des entreprises au Canada, la hausse des primes directes souscrites a été de 6 %. Ce résultat est attribuable à des hausses de tarifs continues et à des niveaux de rétention élevés dans la plupart des secteurs d’activité, indique l’assureur dans son rapport de gestion. 

Les primes directes souscrites ont grimpé de 3,3 % au Royaume-Uni et à l’international pour se chiffrer à 1,2 G$. En devises constantes, on observe plutôt une diminution de 2 %. On explique cela par l’incidence de 4 points du retrait du marché de l’assurance automobile des particuliers, annoncé au précédent trimestre

Aux États-Unis, les primes directes souscrites ont grimpé de 25 % pour atteindre 754 M$. En devises constantes, la croissance réelle des PDS est de 19 % au deuxième trimestre sur le marché des États-Unis.

Si on exclut des résultats l’impact de l’acquisition d’AG Highland (Highland Insurance Solutions) annoncée en août 2022, la croissance des primes en devises constantes a été de 10 % au deuxième trimestre de 2023, comparativement à la même période de l’an dernier. Cette croissance a été soutenue par de nouveaux produits et des hausses tarifaires continues, indique-t-on. 

Commentaires aux analystes 

Selon la transcription des échanges de la haute direction avec les analystes financiers, qui a eu lieu le 3 août dernier, Charles Brindamour fait le constat qu’en assurance des biens des particuliers, le ratio combiné a été de 119 % au deuxième trimestre, dont 27 points de pourcentage sont directement attribuables aux sinistres catastrophiques. 

Le vice-président aux finances, Louis Marcotte, souligne de son côté que les sinistres catastrophiques ont coûté 421 M$ au deuxième trimestre, principalement en raison des feux, des inondations et des tempêtes au Canada. 

La clôture de la transaction avec RSA a eu lieu en juin 2021. Deux ans plus tard, les synergies avec l’assureur britannique étaient estimées à 315 millions $ au deuxième trimestre. M. Marcotte souligne que la compagnie devrait atteindre comme prévu la cible de 350 M$ en synergies au deuxième trimestre de 2024. 

Charles Brindamour se dit agréablement surpris de voir les différents morceaux du puzzle se placer comme prévu du côté de l’assurance automobile des particuliers au Canada. « Comme je le disais précédemment, il y a beaucoup de morceaux en mouvement. Nous restons prudents dans cet environnement, tant au point de vue de la tarification que de la capitalisation, mais les morceaux tombent joliment en place », dit-il. Cela inclut l’ouverture de nouveaux ateliers de réparation pour mieux gérer le flot des réclamations. 

M. Brindamour désapprouve cependant l’annonce faite par le gouvernement de l’Alberta qui impose un gel en matière de tarification du risque automobile. 

Sur la gestion des coûts de réclamation, Patrick Barbeau, vice-président et chef de l’exploitation, rappelle l’importance de Restauration On Side, dont la taille du volume d’affaires a doublé depuis l’acquisition faite en août 2019.