La pandémie de la COVID-19 oblige Economical à repousser sa démutualisation en 2021, soit 10 ans après l’avoir amorcée.
Dans une mise à jour de son processus publiée en début semaine, et dont le Portail de l’assurance a obtenu copie, John Bowey, président du conseil d’administration d’Economical, a indiqué ne pas être en mesure de déterminer exactement quand la démutualisation se fera. Il est toutefois certain qu’elle ne se fera pas en 2020.
Pandémie ou pas, les administrateurs d’Economical veulent avant tout s’assurer de rencontrer certaines conditions avant que l’assureur fasse son entrée en Bourse. Economical est le premier assureur de dommages au Canada à tenter de se démutualiser, processus que la compagnie a amorcé en 2011.
3 chantiers
Bien qu’elle ne puisse donner une date précise quant à son entrée en bourse, M. Bowey a présenté les trois chantiers qu’attaque l’assureur pour mener à bien sa démutualisation. Ils ont trait à sa performance financière, au contexte règlementaire et aux conditions de marchés.
« Nous nous concentrons sur ces champs pour augmenter nos chance de réaliser un appel public à l’épargne fructueux, mais aussi pour qu’Economical en sorte la plus forte possible. Nous ne dévierons pas de cette approche », écrit M. Bowey dans sa lettre.
Il souligne qu’avant la pandémie, Economical retrouvait le chemin de la rentabilité après avoir connu quelques trimestres tumultueux. L’assureur a notamment présenté un ratio combiné de 102,1 % à la fin du premier trimestre de 2020, ce qui constitue une amélioration de 5,2 points par rapport à la période correspondante de 2019.
« Nous avons travaillé fort pour avoir une performance que les investisseurs récompenseront. Notre momentum à cet égard se poursuit en 2020. Nous avons maintenant en place une entreprise stable, au profil prévisible, qui est prête à exceller », affirme M. Bowey.
Le dernier vote attendra
Côté règlementaire, Economical dit poursuivre le travail pour permettre à ses 630 000 souscripteurs de polices admissibles de participer au troisième et dernier vote sur le processus démutualisation. « Nous pourrons ensuite établir nos bases comme compagnie cotée en Bourse », dit M. Bowey.
Cette entrée en Bourse ne se fera toutefois pas avant que les conditions d’un appel public à l’épargne soient favorables. « C’est une condition nécessaire pour nous assurer d’amorcer du bon pied notre existence en tant que compagnie publique. On ne peut déterminer encore quand ces conditions seront favorables. Nos conseillers nous disent néanmoins que nous sommes sur la bonne voie. Il est toutefois clair que la pandémie pourrait avoir des impacts, tant sur ces conditions de marchés que sur notre performance. »
Pour ces raisons, le troisième vote, qui sera aussi le dernier, ne pourra se tenir en 2020, a annoncé M. Bowey. « Il y a trop de facteurs incertains en ce moment qui ont un impact sur notre entreprise, mais aussi sur l’économie canadienne et sur les marchés boursiers. Ils sont presque tous liés à la pandémie de la COVID-19 et, pour la plupart, ne sont pas sous notre contrôle. Une décision quant au processus final de la démutualisation doit donc être mise sur pause pour le moment. »