Dans une nouvelle étude publiée par AM Best, des analystes indiquent que les réassureurs ont généralement maintenu une capacité satisfaisante pour les polices d’assurance de dommages au cours de la période de renouvellement de janvier, mais il est peu probable que les clauses de garantie, les termes et les conditions soient assouplis de sitôt. 

« Des événements météorologiques plus fréquents et plus graves ont entraîné de multiples augmentations de prix pour la réassurance des catastrophes naturelles au cours des dernières années. Toutefois, les réassureurs hésitent à allouer davantage de capital à ces risques tant qu’il n’y a pas d’indications plus claires que la tarification est techniquement adéquate », indique AM Best dans son communiqué concernant la publication de l’étude. 

Intitulé Best's Commentary, Despite Heightened Risks, Casualty Reinsurance Renewals See Modest Price Changes, le document ajoute que « l’arbitrage entre la réassurance des catastrophes naturelles et la réassurance des risques divers a été un facteur déterminant au cours de la dernière saison de renouvellement ». 

L’inflation sociale 

Les auteurs précisent que le règlement des litiges par des tiers aux États-Unis continue de favoriser l’inflation sociale « avec des tactiques sophistiquées de la part des avocats des plaignants qui contribuent à gonfler les jugements », ajoutent-ils. Ces tactiques comprennent le marketing avancé et des campagnes de communication basées sur l’émotionnel. AM Best cite notamment des recherches qui suggèrent que les procédures judiciaires intentées par des tiers produisent un taux de rendement interne d’environ 25 % pour ceux qui financent les procédures. « Si les investisseurs peuvent constamment atteindre ce taux de rendement, en particulier sur des investissements généralement non corrélés à d’autres actifs financiers, la pratique se poursuivra, entraînant une augmentation des coûts des sinistres pour les assureurs. » 

Résultats de l’assurance automobile des entreprises 

L’assurance automobile des entreprises pose également des problèmes de tarification en réassurance. « Après des résultats techniques proches du seuil de rentabilité en 2021, les résultats de l’assurance automobile des entreprises se sont détériorés pour atteindre une perte technique en 2022, comparable à la période 2016-2019 », indique le rapport. 

Les auteurs du rapport indiquent également qu’au cours de la dernière décennie, l’assurance automobile commerciale, l’assurance responsabilité civile générale et l’assurance responsabilité civile des administrateurs et dirigeants ont toutes été notablement affectées par ce phénomène d’inflation sociale. Cela dit, ils ajoutent que la tarification des risques liés à la responsabilité civile des administrateurs et des dirigeants et celle des cyberrisques s’est modérée après des augmentations notables des prix au cours des dernières années. Les tarifs de l’assurance responsabilité civile des administrateurs et dirigeants ont baissé sur le marché principal et l’amélioration des résultats de l’assurance responsabilité civile cybernétique a conduit à des renouvellements plus efficaces. 

La branche de réassurance la plus dynamique 

 « La cyberassurance est la branche de la réassurance qui connaît la croissance la plus rapide et la demande va continuer à augmenter, ce qui se répercutera sur la demande de réassurance », indiquent les auteurs de l’étude. « La tarification globale de la cyberassurance s’est assouplie et les campagnes de cessions ont augmenté. En 2023, les premières obligations catastrophes de cyberréassurance ont été émises, ainsi que la première obligation de garantie des pertes industrielles (émise par Swiss Re, ajoutent-ils). Il s’agit là de signes d’une augmentation des capitaux destinés à soutenir le marché de la cyberréassurance, y compris la réassurance en excédent de sinistres. »