Un an après la légalisation du cannabis au Canada, Sylvain Racine, président de Racine et Chamberland, a senti que le marché était prêt à explorer l’industrie du cannabis. C’est la raison pour laquelle il a fondé Assurance Cannabis, ayant officiellement vu le jour il y a une semaine. C’est que le sujet est toujours tabou, souligne Isabelle Coulombe, courtière en assurance de dommages.
« Les assureurs n’étaient pas prêts, ils démontraient une certaine réticence, car ils attendaient de voir comment allait se dérouler la légalisation du cannabis. Il semble qu’il n’y ait pas eu de problème majeur en termes de pertes ou de fréquence de sinistres. Naturellement, on fait affaire avec des assureurs qui sont dans des marchés plus spécialisés, qui mettent un peu de participation chez les grossistes », explique Sylvain Racine, en entrevue au Portail de l’assurance.
Investir un marché niché
Medi Maher, courtier et responsable d’Assurance Cannabis, explique que la recherche d’une niche plus spécialisée a mené le cabinet à choisir l’industrie du cannabis. « On voulait aller dans une niche où les assureurs directs ne viendraient pas jouer dans nos platebandes. Et dans le marché de l’assurance de l’industrie du cannabis, tout est à faire. »
Sylvain Racine ajoute qu’il a décidé de fonder un cabinet à part entière pour ce programme parce qu’il voulait vraiment que ceux qui y travaillent s’y dédient. « On suit des formations, on connait le domaine, on comprend la réalité et les étapes que doivent franchir les entreprises du milieu. On est d’ailleurs membres de l’Association québécoise de l’industrie du cannabis (AQIC). »
Le cabinet est inscrit au Québec, mais aussi en Ontario, où la règlementation en matière de cannabis est plus permissive et où plusieurs des clients du cabinet sont installés. Assurance Cannabis agit également comme sous-agence pour les courtiers des autres cabinets qui souhaiteraient assurer les risques des entreprises du milieu.
Jusqu’à 300 M$ de primes au Canada
Selon eux, le cannabis est un marché qui représente environ 100 à 300 millions de dollars de primes au Canada et une dizaine de millions au Québec.
Au Canada, les revenus tirés de la production et de la consommation se sont élevés à un peu moins de 6 milliards de dollars en 2018, selon les données de Statistique Canada.
Mais plusieurs entreprises en sont toujours « à préparer leur business, en attente de leur permis de production de Santé Canada ou à l’étape de financement », laissant sous-entendre que la valeur du marché pourrait croitre plus rapidement.
Leurs clients œuvrent autant dans la production, que dans la transformation et le transport. « Nous visons les entreprises qui touchent directement ou indirectement au cannabis », précise Isabelle Coulombe.