Elle avait ouvert une « enquête approfondie » le 21 décembre 2020.

La Commission européenne a finalement annoncé le 9 juillet qu’elle autorisait l’acquisition de Willis Towers Watson (WTW) par Aon, en vertu du règlement de l’Union européenne sur les concentrations.

Conditions à respecter

La Commission européenne avait décidé d’investiguer, car elle craignait que la fusion des deux géants du courtage porte un coup à la compétition sur les marchés d’assurance et de réassurance dans lesquels ils opèrent. Ainsi, ce laissez-passer s’accompagne de conditions.

« Cette autorisation est subordonnée au respect intégral d’une importante série d’engagements proposée par Aon, dont la cession d’éléments centraux de l’activité de WTW à la société de courtage internationale Arthur J. Gallagher », précise ainsi le régulateur européen.

Pour satisfaire diverses autorités règlementaires, Aon et WTW s’étaient dernièrement engagés à vendre plusieurs de leurs activités à des entreprises concurrentes, dont l’Américaine Arthur J. Gallagher.

« Ces engagements renforceront les capacités de Gallagher en matière de courtage en réassurance et de courtage en risques commerciaux et amélioreront son empreinte dans l’Espace économique européen (EEE) », dit la Commission européenne. Arthur J. Gallagher « deviendra donc une alternative crédible à l’entité issue de la concentration après l’opération », dit le régulateur, qualifiant le courtier américain de « concurrent le plus proche des “trois grands” », soit Aon, WTW et Marsh & McLennan.

Une « étape importante »

Dans un communiqué conjoint publié à la suite de l’approbation conditionnelle de la Commission européenne, Aon et WTW indiquent qu’il « s’agit d’une étape importante qui démontre des progrès continus vers l’obtention des autorisations réglementaires pour le rapprochement proposé ».

Ils soulignent toutefois que « le rapprochement reste soumis à l’obtention des approbations et autorisations réglementaires requises, notamment en ce qui concerne les lois antitrust des États-Unis ».

Le département de la Justice américain a annoncé le 16 juin avoir déposé une poursuite civile antitrust auprès de la Cour de district des États-Unis pour le District de Columbia, dans le but de bloquer la fusion. Le procès pourrait débuter en novembre. 

Le Canada enquête aussi

Plusieurs autres autorités règlementaires dans le monde étudient de près ce projet de rapprochement. La Commission du commerce de Nouvelle-Zélande et la Commission de la concurrence et de la consommation de Singapour en font partie.

Contacté par le Portail de l’assurance, le Bureau de la concurrence du Canada confirme qu’il examine le projet de fusion lui aussi. « En vertu de la Loi sur la concurrence, le Bureau a le mandat d’examiner les fusions afin de déterminer si elles auront vraisemblablement pour effet d’empêcher ou de diminuer sensiblement la concurrence », indique-t-il.

En mars 2020, plusieurs agences de notation avaient réagi à l’annonce des intentions d’Aon envers Willis Towers Watson.