Un sondage récemment publié par Gallagher Re sur les attitudes des entreprises à l’égard de l’intelligence artificielle (IA) révèle que les risques liés aux ressources humaines figurent parmi les principales préoccupations des dirigeants dans le cadre de l’intégration de l’IA.
Plus du quart des répondants au rapport 2025 Attitudes to AI Adoption and Risk craignent que l’IA n’affecte l’engagement et le moral des employés, tandis que 20 % estiment que l’adoption de cette technologie pourrait nuire à la confiance envers les dirigeants.
« Une approche centrée sur les emplois en matière d’adoption de l’IA reconnaît que, bien que l’IA puisse transformer certains cas d’utilisation, elle risque aussi de perturber excessivement le milieu de travail. L’intégration généralisée de solutions d’IA — notamment dans des domaines qui exigent habituellement une touche humaine et intuitive — pourrait entraîner un désengagement des employés et nuire à la satisfaction de la clientèle », explique la firme.
Miser sur la requalification et le perfectionnement
Malgré ces risques, les auteurs du document invitent les dirigeants à ne pas freiner la transformation en cours. « On assiste à une accélération de l’adoption. Si vous ne requalifiez pas et ne perfectionnez pas vos employés sur l’utilisation de cette technologie, ils finiront par l’utiliser sans encadrement », prévient Ben Warren, responsable de la transformation numérique et de l’IA chez Gallagher.
Près de la moitié des répondants affirment que leur entreprise offre de la formation sur l’utilisation des outils d’IA. En outre, 34 % ont proposé une requalification aux employés dont les postes sont appelés à disparaître en raison de l’IA. Par ailleurs, 85 % des personnes sondées disent avoir mis en place des stratégies de protection de l’emploi dans le cadre de leurs plans de mise en œuvre de l’IA — des stratégies motivées principalement par la volonté de préserver et d’encourager la créativité, selon 38 % des répondants.
Les gestionnaires de risques trouveront sans doute pertinent que de plus en plus de dirigeants prennent conscience des risques connexes à l’adoption de l’IA. Parmi les 900 décideurs interrogés à l’échelle mondiale, 77 % estiment que leur entreprise comprend bien les risques associés à l’IA. De plus, 42 % ont renforcé leurs pratiques en cybersécurité, et 41 % réévaluent leurs politiques en matière de protection de la vie privée et de sécurité des données.
Autres constats du sondage :
- 30 % des répondants indiquent que leur entreprise manque d’expertise pour implanter et gérer efficacement les systèmes d’IA ;
- 30 % se disent préoccupés par les enjeux éthiques liés à l’utilisation de l’IA ;
- 27 % mentionnent des inquiétudes en matière de conformité réglementaire ;
- 26 % considèrent que le développement et l’entretien de l’infrastructure nécessaire à l’IA représentent un fardeau complexe et coûteux.
Malgré ces défis, la communication des risques liés à l’IA au sein des entreprises semble en déclin : elle est passée de 84 % dans le sondage précédent à 78 % dans l’édition 2025. « L’an dernier, plusieurs organisations ont mené quelques campagnes de communication à l’interne, puis se sont arrêtées là », note M. Warren. « Mais ce n’est pas un exercice à faire une seule fois. »