Le groupe Reinsurance Group of America (RGA) appelle les assureurs à surveiller et analyser davantage de données pour étudier les répercussions des catastrophes naturelles et leur effet sur la morbidité et la mortalité à long terme. 

« Bien que les catastrophes naturelles soient généralement considérées comme étant des enjeux liés à l’assurance de dommages, certaines études suggèrent que leurs conséquences à long terme sur la santé méritent une plus grande attention de la part des assureurs vie et santé », écrivent les chercheurs de l’entreprise dans une note intitulée Four considerations for mortality following natural disasters. « Les effets potentiellement persistants nécessitent une approche globale pour évaluer la mortalité et la morbidité, directes et indirectes, associées aux catastrophes naturelles. » 

Une mortalité indirecte substantielle 

Les chercheurs poursuivent en affirmant que des études suggèrent qu’il existe une mortalité indirecte importante liée aux catastrophes naturelles, qui n’est pas bien mesurée ni quantifiée. « Mesurer les effets prolongés des catastrophes est un défi », reconnaissent-ils. Ils ajoutent également que des questions demeurent quant à la réelle corrélation.

Néanmoins, ils soulignent que les catastrophes naturelles sont habituellement perçues comme relevant de l’assurance de dommages parce que les décès associés n’influencent généralement pas de manière significative les tendances de mortalité à long terme. « Cependant, certaines études laissent penser que les répercussions pourraient être plus étendues. » 

Dans le cas des cyclones tropicaux, par exemple, une moyenne de 24 personnes perd la vie par événement, mais la mortalité indirecte pourrait être plus proche de 7 000 par tempête, indiquent-ils en citant une étude récente publiée dans la revue scientifique Nature

« Les impacts sur la santé de ces catastrophes naturelles pourraient être sous-estimés. » 

Des problèmes de santé mentale, la contamination et un accès perturbé aux soins médicaux sont aussi mentionnés comme causes de ces chiffres de mortalité indirecte. « 99 % des décès associés aux cyclones tropicaux surviennent plus de 21 mois après l’événement », ajoutent-ils. 

Santé mentale 

Le rapport aborde la question du changement climatique, affirmant que les assureurs vie et santé n’ont pas encore observé de répercussions documentées importantes dues au changement climatique. Toutefois, la fréquence et la gravité accrues des événements climatiques pourraient modifier cette situation. Il examine le nombre de tempêtes, la santé mentale, les populations vulnérables et les effets secondaires. 

« Aucun constat définitif n’est possible pour le moment », écrivent les auteurs. « Alors que les événements graves deviennent plus fréquents, il est nécessaire de disposer de rapports précis et d’une attribution des causes, en plus d’adopter une approche plus globale pour évaluer la mortalité et la morbidité, directes et indirectes, liées aux catastrophes naturelles », concluent-ils.