Sébastien Mc Mahon

IA Groupe financier (iA) a promu Sébastien McMahon au poste de stratège en chef, économiste sénior et vice-président, répartition d’actifs, gestionnaire de portefeuille au sein de sa filiale iA Gestion de portefeuille (iAGP).

Dans l’annonce de sa promotion partagée sur Linkedin, iA explique que M. McMahon s’est imposé comme un expert accessible et de confiance en matière de macroéconomie et des marchés financiers. « Il continuera d’agir en tant que porte-parole d’iA en matière économique », peut-on lire. 

Au sujet du rôle de vice-président qu’occupera Sébastien McMahon auprès d’iAGP, la compagnie précise que celui-ci ne se limite pas à responsabilités de gestion de portefeuille. « Son rôle multidimensionnel l’amènera notamment à diriger la recherche macroéconomique visant à fournir de précieux conseils pour nos gestionnaires, nos conseillers et nos clients », ajoute iA. 

Relève de Clément Gignac 

En entrevue avec le Portail de l’assurance, Sébastien McMahon a relaté son arrivée à iA en 2013. Il a alors fait équipe avec l’économiste en chef et vice-président principal d’iA, Clément Gignac, dans l’analyse et la présentation des perspectives économiques aux équipes de placements, à titre d’économiste sénior, ajoutant ensuite à son rôle des fonctions de gestionnaire de portefeuille 

M. McMahon a participé avec lui à diverses plateformes telles des articles et des capsules économiques, dont la revue hebdomadaire Survol de l’économie publiée chaque semaine sur le site Web d’iA. M. Gignac a quitté iA en juillet 2021, après avoir été nommé sénateur par le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

Stratège en chef : nouveau titre 

Avant M. Gignac, l’assureur de Québec n’avait jamais eu d’économiste en chef, rappelle Sébastien McMahon qui a assuré la transition après son départ en tant qu’économiste en chef par intérim. Les discussions qui ont suivi ont convergé vers le titre de stratège en chef, pour mieux englober les différents rôles de M. McMahon.

Il signale que le stratège en chef est généralement accompagné d’un économiste. Pour sa part, il continuera de cumuler le rôle d’économiste, d’où la mention « économiste sénior » dans son titre. « Il s’agit de mettre l’analyse économique en action via des stratégies de placements, et pour l’instant, j’ai encore les deux mains dans la gestion de portefeuille. » Il prévoit s’en retirer partiellement, voire totalement, au gré du cheminement son équipe. Il se concentrera alors à « dicter le ton des stratégies ».

Son équipe de répartition d’actif gère environ 15 milliards de dollars (G$) d’actifs dans plus de 35 fonds. Au-delà de définir les stratégies de ces fonds, Sébastien McMahon aura aussi le rôle d’appuyer tous les autres gestionnaires d’iAGP. Entre autres, il leur présentera des analyses adaptées à leurs besoins, et leur communiquera de l’information et des opinions de nature à influencer leurs stratégies.

Économie et stratégies : vases communicants 

L’économiste ajoute que l’acte de communication demeurera toujours à l’avant-plan de ses actions. « Je retire beaucoup de cet exercice. Pour un gestionnaire qui est économiste, communiquer chaque semaine et m’asseoir trois jours pour rédiger mon texte trimestriel forcent à clarifier la pensée en mettant ses idées sur papier. Il en ressort de bonnes stratégies de placement », explique-t-il en qualifiant ce processus de synthèse interne.

Dans sa revue économique hebdomadaire du jeudi 14 avril 2022, M. McMahon a souligné que la Banque du Canada s’apprêtait à mettre les deux pieds sur le frein pour contrer l’inflation. Il a relaté la hausse de son taux directeur de 0,5 % par la Banque du Canada et a ajouté que cette hausse sera suivie d’une autre en juin, et possiblement d’une troisième à la mi-juillet. 

Peu après, la Banque du Canada annonçait que le taux d’inflation selon l’indice des prix à la consommation a atteint 6,7 % en mars. À lui seul, le prix de l’essence a augmenté de 11,8 % en mars par rapport au mois de février, selon le résumé Economic Quick Take publié le 20 avril par le Conference Board du Canada

« L’inflation que l’on voit en ce moment provient beaucoup de la hausse du prix des ressources naturelles. La durée qu’aura cette inflation est incertaine. Il ne faut pas oublier qu’acheter du pétrole ou d’autres ressources naturelles à la Russie sera tabou pour un bout de temps. Les pays de l’OTAN s’organiseront autrement, ce qui poussera le prix de ces ressources à la hausse », explique Sébastien McMahon. 

Le mot en « R » de retour ? 

Cette inflation détruit selon lui une partie de la demande pour certains biens, alors que les prix de l’essence et des denrées périssables grugent le budget des ménages. « Si nous dépensons plus à l’épicerie et à la pompe, nous dépensons moins ailleurs. C’est le genre d’inflation qui peut causer un ralentissement économique, et on s’y attend. Est-ce que cela veut dire que ce sera une récession ? » Au moment de l’entrevue réalisée le 21 avril, M. McMahon estimait entre 30 % et 40 % la probabilité d’une récession.

« Ce n’est pas le scénario de base, mais c’est quand même assez élevé », ajoute l’économiste qui croit plus probable une récession technique avec une légère contraction de deux trimestres. « Nous sommes dans le processus de réduire encore plus les risques dans nos portefeuilles. Depuis le début de l’année, nous étions surpondérés en actions, maintenant nous sommes neutres en actions. La prochaine étape est probablement de devenir plus défensifs en sous-pondérant les actions », dit-il. 

Sébastien McMahon souligne que les taux d’intérêt ont augmenté à une telle vitesse qu’il deviendra très intéressant de racheter des obligations et de les surpondérer au sein de ses portefeuilles, ce qu’il n’a pas vu depuis ses débuts à iA en 2013.