Le gouvernement de l’Ontario a décidé que l’Ontario Health Insurance Plan (OHIP), l’équivalent de la RAMQ au Québec, ne couvrirait plus les frais médicaux d’urgence engagés par ses résidents en voyage à l’étranger. Cette décision pourrait entrer en vigueur dès le 1er octobre prochain.

L’Association canadienne des institutions financières en assurance (ACIFA) demande un délai pour permettre à l’industrie de s’adapter et aux Ontariens d’être bien informés.

Une menace pour l’industrie et les consommateurs

De nombreux Ontariens pourraient voyager à l’étranger sans assurance appropriée si le changement est mis en place « trop rapidement et sans plan de communication efficace », affirme l’association.

 « Cette campagne de communication destinée aux Ontariens et aux Ontariennes doit souligner l’importance d’avoir une assurance maladie privée pour les déplacements à l’extérieur du Canada, afin qu’eux-mêmes et leurs proches aient un accès immédiat aux soins médicaux d’urgence et à l’aide connexe, et qu’ils puissent éviter d’être exposés à des couts financiers potentiellement catastrophiques et bouleversants », dit Keith Martin, codirecteur général de l’ACIFA.

L’association estime que l’industrie de l’assurance voyage a « besoin d’une période de transition d’au moins un an » afin d’être en mesure d’offrir aux consommateurs « un niveau de protection élevé » lorsqu’ils voyagent à l’extérieur du Canada.

Opposition de l’association des snowbirds

Avant même que le gouvernement ne prenne sa décision, la Canadian Snowbird Association (CSA) avait exprimé son opposition au projet.

L’association, qui représente les voyageurs canadiens hivernants, estimait qu’une telle suppression entrainerait une hausse des primes d’assurance voyage privée de l’ordre de 7,5 %. Une augmentation qui toucherait non seulement les snowbirds qui se rendent dans le sud pendant les mois d’hiver, mais également les Ontariens qui planifient des vacances en famille et les consommateurs frontaliers avec les États-Unis, affirmait la CSA.

Des remboursements limités

Pour le moment, lorsqu’un Ontarien doit se faire soigner alors qu’il voyage à l’étranger, l’assurance maladie provinciale rembourse les consultations médicales sans dépasser le montant qu’elle aurait remboursé si la même consultation avait eu lieu en Ontario. L’OHIP couvre également des services d’urgence dans une certaine limite : jusqu’à 50 $ par jour pour les patients non hospitalisés et jusqu’à  400 $ par jour pour ceux dont l’état nécessite une hospitalisation.

Dans le cadre de ce programme, l’Ontario dépense 2,8 millions de dollars chaque année pour assurer l’administration d’environ 9 millions de dollars de demandes de règlement. Le gouvernement explique sa décision de mettre fin à son assurance maladie à l’étranger par le fait que cette dernière serait couteuse tout en étant peu avantageuse.

 « Les gens devraient faire en sorte de souscrire par eux-mêmes cette couverture, celle-ci pouvant être obtenue à moindre cout et leur fournir une indemnisation intégrale s'ils subissent des problèmes de santé en dehors du pays », a déclaré la ministre ontarienne de la Santé Christine Elliott, rapporte La Presse canadienne.