Le 10 octobre dernier, après avoir reconnu sa culpabilité au seul chef de la plainte, Cynthia Paradis-Gilbert (certificat no 204 142, BDNI no 3112351) a été condamnée à un mois de radiation temporaire par le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière.
L’intimée a contrevenu à l’article 35 du Code de déontologie de la Chambre en exerçant ses activités de façon malhonnête. En mai 2017 à Alma, elle a soumis une proposition d’assurance vie à Sun Life du Canada au nom d’un client fictif. L’intimée et son procureur assistaient à l’audition, tenue le 10 septembre dernier, par visioconférence alors qu’ils se trouvaient à Saint-Félicien. L’intimée avait déjà transmis ses aveux dans une déclaration écrite et détaillée en juin 2019, dont le comité a reproduit des extraits dans sa décision.
L’intimée a elle-même annulé la police dès le premier jour ouvrable suivant et a avoué sa faute aux directeurs du centre financier de Saguenay. Aucun soupçon ne pesait sur elle et aucune enquête n’était alors en cours. Elle affirme avoir commis cet acte pour protéger son emploi. En aout 2016, quelque 31 de ses collègues avaient perdu leur emploi dans la région.
Quelques semaines avant l’infraction, elle a eu de très graves problèmes de santé. « C’est donc dans ce climat de précarité, d’incertitude, de pression et de peur tant sur le plan professionnel que personnel que l’infraction fut commise. Cette fausse proposition permettait à l’intimée de conserver le niveau de rendement requis par l’employeur », écrit le comité.
Mme Paradis-Gilbert est conseillère en sécurité financière depuis 2014. Cinq mois après les faits à l’origine de la plainte, la Financière Sun Life a résilié son contrat de travail en décembre 2017. Elle travaille maintenant chez Vizés Cabinet de services financiers. Son nouvel employeur a été mis au courant des circonstances entourant la plainte. Yves Régnier, son supérieur immédiat chez Vizés, a témoigné en sa faveur. Il s’est porté garant de la conseillère auprès de l’Autorité des marchés financiers. Au moment du témoignage de son superviseur, même si la période de supervision ordonnée par l’Autorité a pris fin en mars 2019, la vérification des transactions de l’intimée est toujours faite comme c’est le cas pour les autres conseillers du cabinet.
La sanction a été l’objet d’une recommandation commune des parties et le comité a décidé de l’entériner. La jurisprudence soumise initialement par les procureurs suggérait une période de radiation plus longue. Il ressort clairement des témoignages de l’intimé et de M. Régnier que les risques de récidive apparaissent minimes.